A YEAR IN THE MERDE, de Stephen Clarke
Titre français = God save la France
Lorsque Paul West arrive à Paris pour y développer le projet de salons de thé projeté par son nouveau patron, représentant de VianDiffusion, il est persuadé que = « A lui les petites Françaises », que « Tout le monde parle anglais ».
Par ailleurs, son nouveau patron est un type hyper sympa (cela fait aussi partie de ce que le jeune Britannique avale comme couleuvre).
De septembre à mai, Paul West va avoir l’occasion de déchanter : d’abord les petites Françaises ne sont pas aussi faciles à conquérir qu’il se l’imaginait, ensuite son groupe de travail ne pige pas un mot de l’anglais que lui parle, par contre lui a besoin d’un traducteur pour comprendre leur anglais.
Tout cela, combiné aux crottes de chiens qui hantent les trottoirs parisiens et empêchent notre Anglais d’avancer sans risques.
Quant à son patron, le si sympathique Jean-Marie Martin, notre jeune Londonien va rapidement comprendre qu’il est le roi de la magouille en tout genre – que ce soit de son soi-disant bœuf 100% français pour ses restaurants ou l’appartement à loyer modéré qu’habite sa fille Elodie et qu’elle a pu obtenir grâce aux amis politiques de son papa.
Au passage, il pourra partager l’appartement de la fille en question, en s’envoyant en l’air avec elle.
Ledit Martin va même tenter de lui vendre une charmante maison de campagne quelque part en Normandie, à un prix tellement dérisoire que forcément il doit y avoir un lièvre quelque part, et pas un de ces lièvres que viennent chasser les paysans des alentours les fins de semaine.
Elodie ne sera pas la seule jeune femme peu farouche à succomber au charme britannique, pas si flegmatique que cela : il y aura Alexa, mais cette relation fait long feu vu le peu de perspective politique dans la manière de voir les choses qu’à le jeune homme. Puis il y aura Marie, et finalement Florence.
Curieusement, la guerre d’Iraq va mettre fin au projet de tea-room ; du coup Paul West va se retrouver à enseigner la langue anglaise dans des sociétés qui ont la « bonté » d’y inscrire leur personnel, jusqu’à ce que soudain il ait une idée de génie.
Pour qui a lu le très drôle et charmant « A Year in Provence » de Peter Mayle, le titre «A Year in the merde » est un évident clin d’œil au précédent.
Ayant adoré le livre de Peter Mayle qui est drôle de bout en bout, j’avais le livre de Stephen Clarke dans ma PAL (celle qui m’a fait le coup de s’écrouler au milieu de la nuit !).
Du coup, ayant retrouvé le bouquin en question, je me suis souvenue que Manu l’avait déjà chroniqué elle aussi – mais là où Manu n’a tenu le livre amusant que pendant quelques 100 pages, je me suis amusée pendant les 100 pages suivantes.
Après cela s’est effectivement gâté, et j’ai commencé à avoir hâte que ce livre se termine car les états d’âme de ce Britannique face aux Français et leurs travers ne sont pas à la hauteur du célèbre Major Thompson de Pierre Daninos.
Stephen Clarke, pour Britannique qu’il soit, manque rapidement d’humour – mais pas de sarcasme (ce qui n’est pas de l’humour à mes yeux) - à partir de la moitié de son bouquin, qui devient une longue et fastidieuse répétition de tous les petits travers.
Contés à la première personne (exactement comme le livre de Peter Mayle, dont il semble finalement être le contrepoint), le conflit des personnalités, les différences de cultures s’avèrent inconciliables, mais ne s’en trouvent guère renouvelés dans ce roman. Tous les clichés y passent, des huitres jusqu’aux escargots de Bourgogne, en passant par les garçons de café pas sympas.
Si l’on veut réellement s’amuser à lire les difficultés rencontrées par le flegme britannique face à la nonchalance française, mieux vaut se plonger dans le livre de Peter Mayle, qui comme je l’ai dit, est drôle de bout en bout.
Et nettement plus gentil, car ce qui m’a surtout frappée dans le livre de Clarke, c’est une certaine acrimonie tout au long du récit.
Sans compter que ce qui est aussi très exaspérant à lire, est la manière phonétique d’écrire l’anglais mal prononcé par les Français ; par moment, je n’arrivais même pas à comprendre la phrase écrite, or mon anglais n’est pas trop mauvais en principe – mais l’écriture phonétique d’une phrase anglaise, c’est vraiment galère !
L’auteur, Stephen Clarke, est journaliste et écrivait des sketchs pour la BBC Radio (4), ainsi que des blagues pour un humoriste. L'histoire ne dit pas si le comédien-humoriste en question a trouvé une certaine célébrité...