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mon bonheur est dans la ville
21 juillet 2010

L'ASSASSIN ET LE PROPHETE, de Guillaume Prévost

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Attendu par un ami de sa famille, le jeune Philon d’Alexandrie est plein d’enthousiasme lorsqu’il débarque enfin, juste avant la Pâque,   dans cette Jerusalem dont il rêvait depuis toujours.

Enthousiasme qui va tourner court car à peine arrivé, il est agressé par un homme blessé à qui il donne son cheval dans un mouvement de sympathie.

Puis c’est la soldatesque romaine, des brutes qui prennent plaisir à rudoyer sans ménagement la population juive, qui lui tombe dessus ; pou le tribun Julius il ne peut être que complice du rebelle en fuite. Une fuite après la mort d’un membre important de la communauté ; il parvient à convaincre le tribun qu’il ne peut être le meurtrier mais reste suspect. Dans la bouche du mort, assassiné de manière quasi rituelle, Philon découvre un petit étui contenant une partie de prophétie en vieille langue araméenne. Une prophétie surprenante qui parle de punition divine.

Après avoir pu – enfin ! – se laver et se restaurer, c’est Bethsabée, la fille du vieil homme mort, qui lui demande d’enquêter sur la mort de son père ; la jeune femme n’a plus l’usage de ses jambes depuis un accident d’enfance, mais très attachée à un père qui lui donna une vraie éducation savante, elle veut savoir qui l’a tué.

Peu après, c’est le grand prêtre du temple qui est assassiné et dans sa bouche se trouve aussi un petit étui, avec la suite de la prophétie, toujours aussi lugubre.

A Jerusalem s’opposent plusieurs factions religieuses (comme c’est original !) = les pharisiens et les sadducéens – tous sont évidemment convaincus d’être les vrais défenseurs de la foi.

Philon n’a que quelques jours pour découvrir la vérité ; la piste qu’il suit  – qui est de nouveau suspect suite à la mort du grand-prêtre – indique que la suite de son aventure se situe probablement à Qumrân, chez les « fils de la lumière », c'est-à-dire les esseniens (eux aussi sont convaincus d’être les défenseurs de la vraie foi !).

Il s’y rend en compagnie de Bethsabée et son esclave, qui en sait plus qu’il ne le dit ; là c’est un scribe très honoré par la congrégation qui est retrouvé mort – cette mort serait antérieure à celle des deux hommes à Jerusalem comme en attestent les restes dévorés par les vautours, mais dans un étui se trouve la prophétie complète.

La vérité est-elle à Qumrân ou à Jerusalem ?  cela ne va pas empêcher la vie de Philon d’Alexandrie d’être en grave danger – lui qui se réjouissait tellement d’être à Jerusalem pour la Pâque !

Après la froideur des hivers scandinaves, après les souterrains allemands, je me suis offert un petit voyage au moyen-orient et  ses déserts brûlants, avec ce que les éditeurs ont appelé un « thriller biblique ».

Guillaume Prévost est l’auteur d’un autre polar historique que j’avais apprécié : « Les Sept Crimes de Rome », où l’enquête était menée par un  Leonard de Vinci vieillissant, aidé par un jeune étudiant en médecine.

Ici il se sert du philosophe juif Philon d’Alexandrie comme  enquêteur d’une histoire qui au départ me semblait un peu compliquée compte tenu de toutes les factions (pharisiens, essenniens, sadducéens) juives concernées par une révolte (ou pas) contre Rome et ses armées qui profanent Jerusalem.

Philon d’Alexandrie, le jeune philosophe qui résout l’énigme de ce thriller biblique, a réellement existé et selon moi, Guillaume Prévost, s’est directement inspiré de la vie du philosophe et de ses théories pour écrire son roman.

Philon d’Alexandrie fait  le « lien » entre le judaïsme et le christianisme, via la philosophie hellenistique – il fut d’ailleurs mal considéré par les juifs orthodoxes de sa communauté, c’est plus son attachement au peuple juif qu’aux écritures qu’il développait.  Son modèle d’inspiration fut Platon et on le cite en référence pour l’étude de la philosophie néo-platonicienne ; sa lecture, son interprétation de la bible sont célèbres, pour lui les personnages de la bible étant des allégories et rien d’autre.

Néanmoins, Guillaume Prévost situe son roman en l’an 6 de notre ère, or Philon est né en  12 avant  JC,  il n’aurait donc que 18 ans dans le roman, ce qui ne semble pas du tout correspondre à l’âge du personnage, mais bon je cherche probablement la petite bête ! De toute façon, l’enfant (Jesus) dont il est question dans le roman, et qu’il faut soustraire aux assassins fanatiques est âgé de 12 ans, car on situe toujours erronément la date de naissance de Jesus de Nazareth.

Ce petit point purement rhétorique passé, j’ai également apprécié ce roman-ci  de Guillaume Prévost qui se laisse lire agréablement. Il faut absolument que je me souvienne, lorsque j’entame la lecture d’un roman historique, qu’il s’agit de cela justement : un roman, c’est-à-dire une écriture où quelques libertés sont prises avec l’Histoire, sinon mieux vaut lire des essais historiques.

L’écriture de Guillaume Prévost est simple, claire, l’histoire est bien structurée, elle débute lentement, l’atmosphère d’angoisse montant  peu à peu avec le fil des événements.

L’auteur parvient à transmettre au lecteur le poids et la haine de l’oppression romaine sur le peuple, il décrit aussi de manière vivante les rues et les marchés de Jerusalem, sans oublier les falaises et grottes de Qumran au bord de la mer Morte.

Avec, évidemment, cette obsession de ce qui aurait changé la face du monde si certains événements se seraient ou pas produits. Pas nouveau comme concept, mais une lecture divertissante malgré tout.

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Commentaires
N
j'espère qu'il t'a plu ?
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D
Je l'ai terminé et pourrai te le rendre à notre prochaine rencontre.
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N
je te le prête si tu veux, la prochaine fois qu'on se verra - avant de l'envoyer à PG comme promis, mais qui va devoir patienter jusqu'à ce que la poste belge daigne ne plus se mettre en grève :o)
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D
J'hésite à lire ton billet car j'aime ce genre de polars donc je peux en prévoir la lecture !
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N
quand les postes belges cesseront de se mettre en grève, je te l'envoie - patience patience ;)
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