SIXTIES, LES COULEURS D'UNE LIBERATION
Les années 60 couvrent une période allant de 1961 à 1970
Woodstock nous fait son festival, la Chine fait sa Révolution culturelle.
Le mouvement de la contre-culture – hippie – a commencé aux Etats-Unis et se diffuse peu à peu en Europe ; la jeunesse rejette les valeurs traditionnelles, les modes de vie de leurs parents et la société de consommation. James Simon Kunen écrit « The strawberry statement », titre qui doit la paternité aux sarcasmes du doyen de l’université de Columbia se moquant des protestations des étudiants qui avaient autant de goût que des « fraises ».
En 1961, Patrick Lumumba est assassiné au Congo ex-belge.
67 est l’année du Summer of Love et des provos à Amsterdam.
Les années 60 sont celle de la conquête lunaire = en 1969, pendant que sur la lune, Neil Armstrong fait un petit pas pour l’homme mais un grand pas pour l’humanité, un jeune Belge met tout son pays d’accord sur son coup de pédale qui lui fait gagner le tour de France.
En 1962, les USA sont enlisés dans la guerre du Vietnam, la guerre d’Algérie va se terminer. Le lumineux sourire de Marilyn Monroe s’éteint pour toujours en août 1962.
En 1963, JFK est assassiné à Dallas et le pape Jean XXIII, le « bon pape », meurt en 1963 ; Robert Kennedy est assassiné 5 ans après son frère et peu après Martin Luther King.
Mai 1968 = le printemps de Prague est sur le point de se terminer alors qu’en mai à Paris, le printemps est très chaud.
Serge Gainsbourg et France Gall font la conquête de l’Eurovision, Andy Warhol participe avec d’autres artistes à une exposition majeure sur le Pop Art. L’étoile de Bob Dylan se met à briller de plus en plus et la Beatlemania déferle sur le monde, en même temps que les Rolling Stones.
Les Grateful Dead voient le jour à San Francisco, Françoise Hardy et sa très jolie voix, se révèlent sur les écrans de la télévision. En 1968, le groupe belge « Wallace Collection » remporte un phénoménal succès avec « Daydream ».
Brigitte Bardot devient le sex symbol des années 60 – sa superbe silhouette se prête à merveille à la mode des cuissardes et grâce à Clouzot révèle un réel talent d’actrice.
Les années 60, c’est tout cela et des chamboulements dans la mode – que l’on peut découvrir dans l’exposition au joli musée du Costume & de la Dentelle à Bruxelles sous le titre = « Sixties ! Les Couleurs d’une libération ».
Une époque qui secoua enfin tous ces carcans qui oppressaient la société et plus particulièrement les femmes, mais pas uniquement les femmes. C’est dans les années 60 qu’enfin est abrogée, au Royaume-Unis, la loi punissant les homosexuels de prison.
La liberté vestimentaire sera la pointe visible d’un iceberg, de l’évolution irréversible de la condition féminine en occisent. Jusqu’au milieu des années 60, la femme dépend matériellement de son mari, la famille est le seul modèle de référence dans la société et hors du mariage toute situation est marginale.
Une mère célibataire est appelée avec mépris « fille-mère ». Le concubinage est montré du doigt, c’est tout juste si la femme ne risque pas la prison comme au 19ème siècle. La Belgique est l’un des pays les plus catholiques du monde à cette époque.
En 1963, la clause du célibat obligatoire pour les hôtesses de l’air d’Air France et de la Sabena est enfin supprimée et dès le début des années suivantes, le congé de maternité et autres avancées sociales seront enfin mises en place. A Bruxelles, en août 1962, le premier centre de Planning Familial naît dans la commune de St-Josse-ten-Noode. La pilule, arrivée des USA, n’est encore utilisée que par 8% des femmes, mais 4 ans plus tard ce chiffre est multiplié par + de 24 % d’entre elles. L’I.V.G. elle ne sera légalisée qu’en 1975 en France, la Belgique attendra encore 20 ans avant de la légaliser.
Au début des années 60, on se change encore plusieurs fois par jour ; les vêtements étaient codifiés selon les heures, les saisons, les événements, aux occupations : voyages, repos, voiture, marche.
La mode va s’adapter aux changements et soudain se mettre à « penser jeune », c'est-à-dire « simple ». Les moins de 20 ans ont enfin une mode à eux.
Les femmes portent désormais le pantalon en toutes circonstances, où et quand bon lui semble. Sous la mini-jupe inventée par l’Anglaise Mary Quant – apparaissent des collants colorés ; la constante dans les Sixties, qui les fait trancher avec les années 50, sont les coloris audacieux, acidulés, contrastés, mélangés, parfois même dissonants.
Apparaissent des noms comme Courrèges, Mary Quant, Ted Lapidus, Yves ST-Laurent,, Louis Féraud, Ji-Butch.
Toques, bérets, casquettes complètent les tailleurs-pantalons ; Courrèges plus particulièrement apportent son « new look » à lui et fait sensation avec ses créations « futuristes », qu’il veut fonctionnelle et surtout sans référence au passé. L’OP Art, inspire les motifs géométriques.
Dans les vitrines du musée, on trouve non seulement quelques jolis modèles de cette mode, quelques accessoires, mais aussi une vitrine dans laquelle Barbie, née en 59, a une garde-robe très « Sixties » bien à elle.
Le maquillage se met au diapason de la mode avec ses paupières très claires, la "banane" au creux de la paupière et les cils très épaissis par le mascara, plus les quelques traits pour les accentués sous les cils du dessous.