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mon bonheur est dans la ville
17 avril 2010

LE LEOPARD DES BATIGNOLLES, de Claude Izner

Le léopard des Batignolles

5ème enquête de Victor Legris, libraire et détective-amateur à Paris au 19ème siècle

Vingt ans après, la répression sanglante et odieuse de la Commune de Paris hante encore les mémoires ; que d’atrocités commises, délations, exécutions sommaires, sans procès. Quelqu’un en souffre encore et est bien décidé à venger sa famille assassinée.

Pendant ce temps, un certain Frédéric Daglan, anarchiste et monte-en-l’air, cherche un moyen de survivre, quitte à se lier à un flic ripoux pour mettre au point une juteuse escroquerie. Jusqu’à ce qu’il réalise qu’il sera peut-être le dindon de la farce.

Ça y est, le torchon brûle entre la jolie Iris Mori et Joseph Pignot alors qu’ils viennent à peine de se fiancer ! la donzelle n’a rien trouvé mieux que de céder aux paroles enjôleuses de Laumier, l’artiste copain de Tasha, soi-disant désireux de faire son portrait. Il s’en est fallu d’un cheveu pour la vertu d’Iris – et hélas Joseph, le commis de la librairie Elzévir, désormais ne veut plus d’elle, il n’a pas envie de porter des cornes avant même d’être marié !

Victor Legris et Tasha tentent de réconcilier les amoureux, d’autant plus que Kenji Mori, le père d’Iris et associé de Victor, est fâché sur Joseph qui refuse de pardonner. Et qui, du coup, est en panne de création littéraire. Pourtant, ce ne sont pas les idées qui manquent, le seul problème est qu’il a besoin d’être amoureux pour écrire.

Effectivement, une série de meurtres fait la une des journaux : un émailleur, un directeur d’une troupe théâtrale un peu minable et un relieur, grand ami de Kenji Mori, ont été assassinés. Comme son nom et celui de Legris apparaissent dans les relations du relieur, l’inspecteur Lecacheur en cesse de suçoter ses cachous et s’est remis à fumer = pourquoi faut-il toujours que Legris et Mori soient mêlés à ses enquêtes ?

En plus des trois meurtres, un imprimeur a également disparu. Et à chaque fois, quelques paroles sibyllines se retrouvent sur les lieux, petits mots où il est toujours question d’un léopard.

Joseph a décidé de résoudre ces énigmes, après tout, autant utiliser son énergie à quelque chose et qui sait, peut-être l’inspiration lui reviendra-t-elle à défaut de la belle Iris !

Tasha, pour sa part, a arraché à Victor Legris la promesse formelle qu’il ne se mêlera plus d’enquêter ; en cela, la belle et indépendante artiste, se montre plutôt incohérente, elle qui interdit à Victor de lui interdire quoi que ce soit. Titillé par les commentaires de Joseph, Victor ne peut s’empêcher de se lancer dans l’aventure et de rejouer aux détectives-amateurs avec son « Sherlock Pignot » de commis. Beaucoup de pistes les mèneront à travers Paris – heureusement, Legris s’est découvert une nouvelle passion – en plus de Tasha et la photographie – il a acquis une bicyclette et éprouve une véritable ivresse à parcourir les rues de la capitale.

Pendant que Joseph et Victor courent à la chasse au ou aux criminel(s), le « léopard » tente aussi de savoir pourquoi on se sert de lui.

Comme avoué précédemment, je suis mordue par la série mise en scène par Claude Izner. J’avoue que Joseph Pignot, commis et apprenti-écrivain de nouvelles à sensation, m’inspire toujours autant de sympathie – il se montre parfois très impertinent à l’égard de ses patrons qui, trouve-t-il, ne le respectent pas assez – et je lui donne  raison. Je reconnais  apprécier son insolence et son esprit ingénieux de déduction ; il est nettement plus fûté (intelligent ?) que ses patrons.

De plus, deux nouveaux membres se sont ajoutés à la "grande famille Legris-Mori-Pignot" = la mère de Tasha, aquarelliste et Koshka, une petite chatte des rues trouvée par Joseph et adoptée par Tasha.

Une fois encore, je n’ai pas pu déceler le coupable qui fut une totale surprise au moment où le coup de théâtre final habituel révèle le fin mot de l’histoire.

A côté de tout cela, il y a toujours la partie historique, passionnante, montrant les multiples faces de ce Paris fin de siècle (19ème), avec les commentaires peu amènes de la noblesse et de la bourgeoise à l’encontre des pauvres – lesdits pauvres s’acharnant quotidiennement à trouver de quoi manger.

On y parle aussi beaucoup des ravages de la « fée verte », ou « la bleue », ou « la verte », tous ces surnoms dont on affuble l’absinthe, spiritueux tiré de la plante homonyme et véritable poison, dont la popularité a grandi durant la guerre franco-prussienne de 1870. Dans les années 1850 elle était particulièrement chère, mais vingt ans plus tard, elle est l’un des apéritifs les plus consommés en France. Beaucoup d’absinthes vont alors proliférer, à base de « sulfates de zinc », composé chimique leur donnant la couleur verte si particulière. Bien que connaissant un immense succès, cette « fée verte » fut accusée de provoquer des intoxications graves, dues notamment au methanol – alcool particulièrement toxique pour le système nerveux.

On pense d’ailleurs qu’elle provoqua la folie de beaucoup d’artistes de l’époque (Baudelaire, Van Gogh).

L’église catholique, les médecins, les syndicats, la presse, et finalement les viticulteurs se mobilisèrent contre « l’alcool qui rend fou ».

De nos jours, l’absinthe est à nouveau à la mode chez les jeunes, notamment. Elle est produite et distillée  en Suisse, son lieu d’origine. Sa préparation est codifiée comme un rituel, avec accessoires (cuillères, sucre, verre). Plusieurs plantes entrent dans sa composition (absinthe, mélisse, fenouil, hysope).

Les ravages de l'absinthe, vus par Edgar Degas, Edouard Manet et Jean Beraud

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Commentaires
N
elle est cool cette série et puis colmme tu dis il y a cette ambiance de l'époque c'est vraiment super agréable à lire
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T
C'est vrai qu'il est chouette :)
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N
suis complètement accro LOL<br /> c'est la faute à Joseph le commis, il est trop "chou" !
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T
Tu es devenue une vraie passionnée ;)
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N
j'avoue que je les trouve tous épatants !<br /> ;o)
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