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mon bonheur est dans la ville
7 mars 2010

PETER BERESFORD ELLIS, suite

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Une préface autobiographique

Je mets rarement une préface de livre en chronique,  cependant j’ai trouvé intéressant (pour moi) de résumer celle qui introduit le recueil de nouvelles « An Ensuing Evil, and others »,  car, écrite par l’auteur, elle révèle différents aspects de son œuvre d’écrivain.

Avant de devenir l’auteur acclamé des enquêtes de Fidelma de Cashel & son compagnon, Eadulf de Seaxmund’s Ham, sous son nom de plume de Peter Tremayne, le spécialiste de l’histoire des Celtes d’Irlande, Peter Beresford Ellis écrivait des romans et nouvelles policières sous d'autres pseudonymes – une coutume assez courante en Grande-Bretagne (Paul Charles Doherty est un grand spécialiste en la matière, avec pas moins 6 pseudonymes – et 14 séries policières et historiques différentes au total).

Mr. Beresford Ellis n’a pas autant de différents noms de plume que son éminent collègue  pour les 14 enquêtes qu’il a écrites (entre autres) et publiées dans diverses anthologies policières, mais j’ai trouvé intéressant d’ajouter ces compléments d’information à ce que j’avais déjà résumé concernant cet auteur.

Peter Beresford Ellis remonte dans ses souvenirs jusqu’à l’époque où il était un aspirant-auteur ; au cours d’une soirée pour le lancement du nouveau polar de Nicholas Blake, il approcha l’auteur – qui n’était autre que le poète irlandais Cecil Day Lewis (père de l’acteur Daniel Day Lewis) – Nicholas Blake étant le pseudonyme sous lequel il écrivait ses polars. Lorsque le jeune P.B.E. se risqua à approcher le poète, il lui demanda timidement pourquoi il écrivait des polars sous un pseudonyme ; avec humour et gentillesse, Day Lewis répondit « qu’un poète n’est pas censé écrire des polars » !

Peter Beresford Ellis ne comprit pas immédiatement ce que signifiaient ces paroles, néanmoins après quelque temps il réalisa qu’en fait un auteur et ses livres sont un « produit », et lorsque ce « produit » est célèbre dans sa branche (poésie dans le cas de Cecil Day Lewis), le public ne lui permet pas de dévier de cette branche.

Ce fut d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle Arthur Conon Doyle décida de « tuer » Sherlock Holmes, car ce grand écrivain espérait se rendre célèbre par ses romans et études historiques.

Conan Doyle fut forcé de « ressusciter le plus grand détective de tous les temps » – (dixit Holmes) – et ne put jamais réaliser son ambition de devenir un auteur historique.

Avec humour, Peter Beresford Ellis alias Peter Tremayne confirme qu’il ne « tuera » pas Sœur Fidelma et son compagnon mais il a eu envie de faire savoir qu’il a aussi écrit d’autres choses sous son patronyme – et on ne peut que le comprendre, cela doit être fastidieux de n’être connu que pour un seul genre et d’avoir ce personnage prendre « toute la place »      . Ces diverses nouvelles furent des pastiches en guise d’hommage à des auteurs célèbres.

Premier coup de chapeau au créateur de « Raffles, le gentleman cambrioleur », de E.W. Hornung. Le roman « The Return of Raffles » ne figure pas dans le recueil dont j’aurai le plaisir de parler ultérieurement.

Celui-ci reprend la fascination de Beresford Ellis pour la littérature policière historique, allant de l’Ecosse du 11ème siècle jusqu’au début du 21ème.

Comme tous les écrivains britanniques, P.B.E. admire vivement William Shakespeare, aussi retrouve-t-on le vrai MacBeth dans une enquête, puis coup de chapeau à Shakespeare en personne et à son célèbre théâtre « The Globe », avec 3 enquêtes à la fin du règne d’Elizabeth Ière d’Angleterre – le détective Harry Drew (le « constable » à l’époque) est un clin d’œil aux auteurs de « Nancy Drew », alias Alice détective, à savoir Carolyn Drew et aussi aux « Hardy Boys » de Franklin Dixon.

L’auteur passe ensuite la plume à Charles Dickens et son beau-fils Charles Collins, frère de Wilkie Collins, pour une enquête sur les bords de la Tamise ; la taverne, lieu du crime, est une taverne du 15ème siècle, la célèbre « The Grapes » où Dickens aimait à se rendre. La petite taverne est d’ailleurs décrite dans « Dombey & Sons » et « Our Mutuel Friend » de Charles Dickens.

Comment ne pas consacrer quelques nouvelles à celui qui se décrétait « le plus grand détective de tous les temps », alias Sherlock Holmes ?

Cinq nouvelles lui sont donc réservées – écrites dans le style des « mémoires » du Dr Watson, soucieux de relater les enquêtes de son ami.

Beresford Ellis étant un historien, il a également situé l’une des enquêtes l’Inde encore sous la « tutelle » anglaise (alias domination). C’est en hommage à Rudyard Kipling et son personnage de Talbot Mundy qu’il a écrit la nouvelle située en Inde.

Cette période de l’histoire anglaise et indienne fit l’objet de différents romans et nouvelles, publiés en leur temps sous le pseudonyme de Peter MacAlan, mais ce pseudonyme fut bien vite délaissé au profit du « célèbre Peter Tremayne ».

Pour faire plaisir à l’éditeur d’anthologies policières Mike Ashley, Peter Beresford Ellis a écrit un « mystère de chambre close » située au début du 21ème siècle.

En conclusion à la préface, P.B.E. dit, avec autodérision, que le recueil ne serait pas complet s’il ne comportait pas au moins UNE enquête  de Fidelma de Cashel ; cette nouvelle n’a été publiée dans aucun des deux recueils comportant les enquêtes de Sœur Fidelma, avant qu’elle ne devienne célèbre sous forme de romans.

L’auteur espère que bien que le style de ces  nouvelles qu’il propose diffère fortement des romans mettant Fidelma de Cashel en scène, ses lecteurs ne lui en voudront pas et qu’ils se garderont de faire des comparaisons.

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