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mon bonheur est dans la ville
17 décembre 2009

DE MIDASMOORDEN, de Pieter Aspe

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Titre français = Chaos sur Bruges

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2ème enquête de Van In & Versavel

Un industriel allemand est retrouvé gravement blessé dans les rues de Bruges en ce début de février; il décède le lendemain à l'hôpital. Cet homme est le directeur de l’un des plus importants « tour operators » d’Allemagne et s’occupe par ailleurs d’investissements immobiliers. Parmi ses effets personnels, une photo de la « Madone à l’enfant de Michelangelo » qui fit partie avant la 2ème guerre mondiale du patrimoine brugeois et qui fut volée par les nazis.

Le commissaire-adjoint Pieter Van In est chargé de cette enquête qui l’intrigue, il est persuadé qu’il s’agit d’un meurtre, alors que ses supérieurs lui font comprendre que l’homme a probablement glissé et s’est blessé à la tête en tombant. On connaît Van In, il suffit qu’on lui dise de laisser tomber, et du coup sa curiosité le titille.

Quel lien relie cette mort à un éminent courtier immobilier brugeois qui nie toutefois avoir rencontré l’industriel allemand ; le soir de l’accident il n’était même pas à Bruges. A peine Van In et son adjoint Versavel ont-ils le temps de s’occuper de leur mort qu’une bombe explose sous la statue de Guido Gezelle, éminent écrivain flamand ; du coup, panique à Bruges. En recherchant des indices, Van In découvre qu’un attentat avait été commis en 1967, ayant fortement endommagé l’un des joyaux architecturaux de la jolie cité médiévale. Existerait-il un lien ?

Pour Van In, les coïncidences n’existent pas, et lorsqu’une jeune prostituée de luxe, à qui il sauva la mise deux ans auparavant, lui confirme que l’industriel belge et l’Allemand se sont vus le soir de la mort de l’Allemand, Van In a décidé d’utiliser sa tactique habituelle, qui fait généralement se dresser les poils de la moustache de Versavel et qui fait que le commissaire-adjoint ne soit pas encore nommé « commissaire  principal » ; cette technique est très simple : celle du bulldozer, mais avec un brin de subtilité tout de même – tous ceux qu’ils suspectent seront interrogés que cela leur plaise ou non, et la vérité se fera, que cela plaise ou non à sa hiérarchie. Les magouilles financières et politicardes ont réellement le don de l’exaspérer.

D’autant plus qu’il est pratiquement visé par les spéculations immobilières ; d’accord il est quelque peu en retard de paiement dans les échéances de l’hypothèque de sa maison, mais de là à ce que la banque le menace de mise en demeure et de vente publique, c’est un peu fort.

Heureusement qu’il y a Hannelore !
L’assistante du substitut, Hannelore Maertens, corps de déesse et cerveau d’Einstein, et depuis près de huit mois la petite amie de Pieter Van In, ce que personne ne comprend = elle est aussi élégante qu’il est peu soigneux ; il boit comme un trou (c’est un euphémisme) et fume comme une cheminée (c’est encore plus un euphémisme).

Comme par hasard, ils sont une fois encore en froid, ces deux-là ayant un sacré tempérament dans tous les domaines.
Une fois la querelle oubliée et la réconciliation sur l’oreiller consommée, elle s’intéresse aussi de près à cette affaire plutôt surprenante, bien que Van In tente de la ménager afin de lui  éviter des ennuis avec son supérieur à elle.

Et dans l’euphorie de la réconciliation = s’ils officialisaient leur relation ? d’autant plus que Juffrouw Maertens a eu un regrettable oubli dans le domaine de la contraception et qu’il n’est pas impossible qu’elle soit enceinte !

Après les sables de l’Egypte, j’avais envie de retrouver la fraîcheur et la grâce des rues de Bruges.

C’est décidé, je vais désormais lire les enquêtes de Van In-Versavel et Maertens dans l’ordre ; mon amie malinoise qui me les a fait connaître m’avait dit que ce n’était pas vraiment nécessaire, mais je me rends compte que je perds un certain fil dans les enquêtes et, accessoirement, dans les vies tumultueuses des protagonistes.

Ici encore, l’enquête est compliquée par les politiciens et affairistes qui ne reculent pas devant le crime pour obtenir ce qu’ils souhaitent, exerçant un chantage sur ceux qui se mettent en travers de leur route – et si le chantage ne marche pas, il reste toujours les possibilités d’un regrettable « accident » !

Le personnage de Pieter Van In semble presque copié trait pour trait sur le John Rebus de Ian Rankin, sauf que Rebus n’a aucune envie d’épouser sa petite amie. Mais tout comme Rebus, Van In boit réellement beaucoup trop, alignant les « Duvel », les whiskys et les cognacs, comme moi je bois de l'eau ou des jus de fruits !

Quant à sa manie de fumer, c’est vraiment insupportable = il est le typique fumeur à la chaîne qui vous allume sa cigarette avec le mégot de la précédente (ça doit être gai de l'embrasser !).

J’avoue que je suis toujours quelque peu agacée par sa relation avec la substitut du procureur, car ces sempiternelles disputes et réconciliations semblent former le ciment de leur relation. Mais bon, j’imagine que pour une partie du lectorat de Pieter Aspe, cette relation est aussi importante que les enquêtes.

En ce qui me concerne, je préfère la complicité qui existe entre Pieter Van In et son adjoint, le sensible homosexuel Guido Versavel qui fait souvent l’objet de ricanements au sein de la police, mais qui est un ami sincère qui est toujours là, prêt à aider son commissaire pour qui il a une affection fraternelle.

Le contraste des deux hommes est d’ailleurs surprenant : Versavel soigne son corps et son allure, Van In s’en fiche complètement et est généralement mal habillé et peu soigné. La loi des contrastes, sans doute, comme celui de Van In et de Maertens.

En coulisses, les ficelles sont toujours tirées par des gens pas net du tout, que ce soient des fonctionnaires de la police, ou des instances supérieures de la justice, qui n’hésitent pas à mettre aux archives des dossiers compromettants pour eux. Ce que le commissaire Van In ne supporte absolument pas.

« De Midasmoorden » est une intrigue assez compliquée, qu’il me fut parfois difficile à suivre, basée sur la théorie du chaos. Mais le fait qu’elle soit compliquée ne m’a pas empêché de trouver l’enquête passionnante et de m’y intéresser de bout en bout, délaissant d’autres lectures pendant quelque temps.

22_jpgQuant à la statue dont il est question dans le livre, la « Madone à l’enfant » par Michelange, elle figure dans l’église Notre Dame de Bruges, dans une alcôve qui selon moi ne la met pas assez en valeur.

Et concernant la "théorie du chaos", je vous en réfère à votre encyclopédie préférée, car moi je ne la comprends pas très bien, sauf sous la métaphore du "battement d'ailes du papillon" qui provoque un cataclysme à l'autre bout du monde (moi, dès qu'il est question de math et physique, c'est galère & cie).

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Commentaires
N
moi aussi j'ai une préférence pour Guido Versavel.<br /> très sincèrement, même si la traduction est bonne, je préfère lire en V.O. - d'autant plus que je suis d'origine flamande, cela me donne un peu l'impression d'être "en famille".<br /> <br /> cependant, puisqu'ils sont désormais traduits, j'ajoute le titre français au cas où une lectrice ou un lecteur serait intéressé(e).<br /> <br /> merci d'être passée me dire un petit bonjour sourifleur ;)
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S
Ah les Aspe, je les ai tous lus, et c'est vrai qu'ils sont un peu inégaux, mais je trouve que la traduction est toute à fait correcte! En plus, ce n'était pas évident de rendre les dialogues en patois! C'est bien réalisé, je trouve!<br /> Mon personnage préféré est le très raisonnable inspecteur-adjoint Guido Versavel.
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N
très bonne lecture alors, c'est simple, divertissant, pas fatigant du tout ;)
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M
Cette phrase m'a aussi fait sourire ! <br /> <br /> Je pense que je vais emporter le premier tome pour mon escapade française de 4 jours même si je lis peu en ce moment (eh oui, ça m'arrive ;-) )
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S
je pense que seul un fumeur peut comprendre un autre fumeur LOL<br /> personnellement je ne pourrais vraiment pas le supporter
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