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mon bonheur est dans la ville
24 novembre 2009

WITNESS FOR THE PROSECUTION, de Billy Wilder

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Adaptation par Larry Marcus de la pièce de théâtre d’Agatha Christie

Scénario de Billy Wilder & Harry Kurnitz

Titre français = Témoin à Charge

7272__temoin_a_charge_phot2132Wilfrid Robarts, maître du barreau londonien, se remet d’une crise cardiaque et a reçu comme ordre formel du médecin de ne plus s’occuper que de petites causes jusqu’à nouvel ordre. Il est surveillé de près par Miss Plimsoll, qui a cette exaspérante manie – comme beaucoup d’infirmières – de lui parler comme à un enfant de 3 ans, en lui donnant du « nous allons faire ci, nous allons faire ça » à toutes les phrases.

Le brave homme – enfin tout est relatif, car il la rabroue sans arrêt – n’a que faire de tous ces conseils et n’a qu’une envie, retravailler. Tout cela n’impressionne guère Miss Plimsoll, comme elle le dit : finis les cigares, l’alcool, et les grandes causes.

Alors qu’il s’apprête à aller faire la sieste exigée par son garde-chiourme en jupons, des collègues qui l’assistent souvent viennent requérir son aide pour défendre un certain Leonard Vole. Celui-ci est accusé d’avoir assassiné Mrs. French, une dame riche qui l’avait pris en sympathie – et en autre chose si on en croit la vieille gouvernante, Janet. Cette dernière est d’ailleurs convaincue de sa culpabilité, elle dit l’avoir entendu parler à sa patronne, à une heure où Vole affirme être rentré chez lui. Son épouse, Christine, en atteste d’ailleurs.

Le police ne croit pas non plus en l'innocence de Vole compte tenu qu'il est le seul héritier de Mrs. French; elle venait de modifier son testament en sa faveur. Il est donc le seul à avoir eu une bonne raison de la tuer.

Tout d’abord Robarts confie la cause à son associé Brogan-Moore, mais après avoir reçu l’épouse de Vole, Christine, il décide de se charger lui-même de la défense de Vole en l’innocence de qui il croit. Imaginez la tête de Miss Plimsoll ! et de son médecin ; il reçoit une panoplie de médicaments à prendre avec un thermos de cacao (que son secrétaire, Carter, a échangé avec un thermos de brandy, à l’insu de tous … enfin croit-il).

7272__temoin_a_charge_aawitness10Au tribunal, quelle n’est pas la surprise pour la défense de découvrir que Christine Vole a décidé de se mettre du côté de l’accusation ; au lieu d’une femme aimante et prête à aider son mari, tout le monde découvre une femme très froide, témoignant contre lui ! Leonard Vole est effondré, mais Sir Wilfrid Robarts n’est pas surnommé pour rien « le renard des tribunaux ». Seulement cette fois, le vieux renard aura la tâche dure et Miss Plimsoll s’inquiète beaucoup : tiendra-t-il seulement jusqu’à la fin du procès ?

220px_Billy_WilderJe commets régulièrement l’erreur d’attribuer ce film de Billy Wilder à Alfred Hitchcock parce qu’il s’agit d’un formidable suspense, et qu’il n’est pas sans rappeler « The Paradine Case » d’Hitchcock. Mais cette fois, promis/juré, je ne me tromperai plus puisque c’est mis par écrit !

Néanmoins, cette adaptation de la pièce de théâtre d’Agatha Christie est réellement excellente ; si on ne connaît pas la pièce, on va de surprise en surprise jusqu’au rebondissement final ! (ce qui n’était pas mon cas car j’avais vu l’adaptation qui en a été faite au théâtre des Galeries à Bruxelles il y a 7 ans ; de plus j’ai lu l’adaptation en nouvelle).

7272__temoin_a_charge6Inutile de dire que Charles Laughton y est éblouissant – c’est d’ailleurs dans le cadre d’une rétrospective de cet acteur que je découvre quelques-uns de ses films les plus connus. Dans le rôle du brillant avocat, à la santé défaillante, il est magistral.

N’en est pas moins excellente celle qui était son épouse dans la vie , à savoir Elsa Lanchester, une actrice qui avait un sens de l’humour et de l’auto-dérision = ne disait-elle pas de sa carrière d’actrice « j’ai joué beaucoup de rôles importants dans des mauvais films et beaucoup de petits rôles dans de bons films ! ».

Ici elle interprète avec talent et humour sarcastique l’infirmière personnelle du vieux renard des tribunaux, qui la rabroue sans cesse, mais elle reste imperturbable, le remettant vertement à sa place.  Le fait que les deux acteurs soient mariés a probablement donné l’idée à Wilder de les laisser se chamailler comme des époux, avec ce petit quelque chose d’humoristique et tendre, tout en s’envoyant des vannes. En tout cas leur complicité est évidente.

L’accusé Leonard Vole est joué avec tout autant de talent par Tyrone Power dont ce film sera le dernier. Il est charmant, prend des airs innocents à qui mieux mieux. Son épouse, qui se rend parfaitement antipathique, est jouée par une Marlene Dietrich en grande forme également, elle donne à Christine Vole-Helm la froideur et la dureté qu’exige le personnage.

i_7272_temoin_a_charge__03Les assistants de Sir Wilfrid Robarts/Laughton se retrouvent des acteurs comme John Williams (Maître Brogan-Moore) et  Henry Daniell (Mr Mayhem) ; Carter, le clerc de Sir Wilfrid est joué par Ian Wolfe. Les 2 premiers étaient des acteurs britanniques faisant carrière aux USA, quant à Wolfe, bien qu’Américain, il était souvent choisi pour des rôles où un aspect british avec accent était requis.

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L’avocat de l’accusation, Mr Myers, est interprété par Torin Tatcher.

220px_Varden5Il faut encore citer Una O’Connor, qui interprète la bonne de la victime ; elle accentue son petit côté vieille dame sourde et son accent écossais avec humour. Sa patronne, la victime, est jouée par Norma Varden.

Pratiquement l’ensemble du film se situe dans le tribunal, Old Bailey, qui fut reproduit en décors par Alexander Trauner. C’est fort impressionnant comme reconstruction, on se croirait réellement dans l’Old Bailey londonien.

Le film est photographié en noir&blanc, ce qui donne un petit côté « docu-fiction » à cette histoire. Du moins dans mon opinion. Mais cela n’ajoute ni n’enlève rien à l’histoire, contrairement à certains films à suspense, où le noir et blanc accentue le drame.

jaquette_105823A l’époque de sa sortie (1957), il était demandé au public qui avait vu le film de ne pas en dévoiler la fin, ce que l’on comprend aisément, Agatha Christie ayant le chic pour les rebondissements !

Ici encore, on n’est pas déçu.

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Commentaires
S
elle est très bonne, vraiment
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M
Je ne connaissais pas du tout cette adaptation !
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