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mon bonheur est dans la ville
3 novembre 2009

LES DISPARUS DE SAINT-AGIL, de Christian-Jaque

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D'après le roman éponyme de Pierre Very
Dialogues de Jacques Prévert

 

On ne peut pas dire que l’ambiance soit franchement mauvaise au pensionnat pour garçons de Saint-Agil, mais ce n’est pas non plus idyllique entre les professeurs – Lemel, prof de dessin, souvent imbibé, cherche régulièrement noise à Mr Walter, professeur d’anglais, tandis que Donnadieu, le prof de musique se moque des  insomnies de Mr Planet.  Le directeur de l’établissement doit souvent intervenir pour calmer ces esprits échauffés.

 

 

Dans le dortoir III, trois inséparables – Philippe Macroy, Mathieu Sorgue et Beaume – se réunissent régulièrement (et en secret) dans la classe de sciences naturelles, sous la présidence de Martin Squelette (le titre du livre qu’écrit Sorgue) lorsque tombe le soir.  Les réunions secrètes de la société des « Chiche-Capon » a pour but de préparer leur voyage en Amérique afin d’y vivre de passionnantes aventures.

 

 

Un soir, alors que Sorgue part après les autres, il voit un homme « traverser les murs », ses copains le taquinent et lui rient au nez, pourtant le garçon maintient sa « vision » dur comme fer ; aussi lorsque le professeur d’anglais parle de H.G. Welles et de son roman « L’homme invisible », Sorgue parle de l’homme qu’il a vu, au point que le prof agacé l’envoie chez le directeur. Après le sermon d’usage, Sorgue est renvoyé en classe … et on ne le reverra pas !

 

 

Macroy et Beaume sont fâchés parce que leur copain est probablement parti en Amérique sans eux ; peu après, Beaume reçois une carte signée « Chiche-Capon », en provenance de New York ; Mr Walter ramasse la carte  tombée à terre et l’empoche, ce qui rend Beaume très soupçonneux. Peu de temps après, c’est Macroy qui disparaît.

 

 

_08__copie_de_img_0002Les soupçons de Beaume se portent alors immédiatement sur Mr Walter, qui – il faut bien l’avouer – a un comportement étrange.

 

 

Pendant ce temps, le professeur de dessin, Mr Lemel,  très porté sur l’alcool, reçoit un mystérieux visiteur dans sa chambre, un homme assez inquiétant qui lui conseille de moins boire car il pourrait parler, ce qui serait très mauvais pour lui. D’où vient l’argent de Lemel pour les superbes gravures originales qu’il collectionne ?

 

 

Ayant vu que Sorgue a laissé son roman « Martin Squelette » à Saint-Agil, le jeune Beaume est désormais persuadé que son copain n’est pas en Amérique car jamais il n’aurait abandonné son roman.

 

 

Le directeur est fort inquiet de ces disparitions mais préfère que les recherches se fassent en toute discrétion, pour ne pas alerter les parents.

 

Cependant il se décide à renvoyer Beaume dont le comportement devient vraiment insupportable à accuser tout le monde de la disparition de ses amis. Le soir de la fête de Saint-Agil, l’enquête de Beaume touchera à sa fin.

 

 

film38J’avais lu le roman de Pierre Very il y a de nombreuses années, ce qui m’a permis de voir le film de Christian-Jaque – une TRES fidèle adaptation – sans me souvenir des coupables de l’histoire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J’ai vraiment adoré, une fois de plus, cette vision de la vie par des enfants encore plein d’innocence, forgeant des projets de voyage au loin pour vivre des aventures comme dans les livres, loin de ce qu’ils considèrent comme un frein à leurs existences, à savoir l’école, le pensionnat.

 

 

Dans le monde de l’enfance, il y a les doutes, les inquiétudes, les rires et les larmes ; le réalisateur ayant respecté le roman, presque à la lettre – ce qui vaut la peine d’être noté, car une adaptation aussi fidèle est rare – on retrouve toute l’ambiance pleine de mystère et d’humour de Pierre Very.

 

 

Les jeunes acteurs choisis pour être les élèves de Saint-Agil sont tous pleins de charme, sans trop de cabotinage. Tous deviendront des acteurs plus ou moins célèbres  dans le cinéma français au fil du temps.

 

 

mouloudji_marcelJ’ai retrouvé avec grand plaisir Marcel Mouloudji, que je connais surtout en tant que peintre et chanteur-compositeur (son « ptit coquelicot » m’a fait pour toujours tomber amoureuse de cette fleur, c’est pour cela que j’adore la peindre). Il est réellement plein de gouaille et de fraîcheur dans le rôle de Macroy, le second « disparu ».

 

 

 

 

 

 

 

 

claudio_jeanJean Claudio est un sympathique petit Sorgue, sûr de lui et de ce qu’il a vu, mais incompris dans ce monde d’adultes qui aiment avoir toujours raison ; il en garde cependant un air un peu insolent. Quant à Beaume, il est interprété par Serge Grave, c’est celui que j’ai trouvé le moins naturel de tous, peut-être parce qu’il a le rôle principal des trois garçons.

 

 

Parmi les gamins de Saint-Agil se trouvaient apparemment (en figuration) Serge Reggiani et Charles Aznavour, tout jeunes, mais je ne les ai pas reconnus.

 

 

 

 

simon_michel02Passons à présent aux adultes = inutile de dire que le duo Erich von Stroheim et Michel Simon est formidable ; ils sont systématiquement en dispute, à cause des provocations déplaisantes de Lemel/Michel Simon qui boit dès le matin et se moque de son collègue  parce qu’il se tient un peu à l’écart de tous. Von Stroheim est merveilleux ; il est à la fois sensible, humain et pourtant fort mystérieux.

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clariond_aimeAimé Clarion est un directeur qui a fort à faire à garder  la paix au milieu de ses profs, avec en plus la discipline parmi les pensionnaires.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

bernard_armand02Il faut encore citer le très drôle Mazeau le concierge,  féru de sciences occultes, qui voit dans les disparitions des garçons « l’œil du mal » ! Il est brillamment joué par Armand Bernard, un acteur célèbre pour sa voix très grave et son physique de grand échalas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J’ai passé un merveilleux moment avec ce film – même s’il a un peu vieilli dans sa mise en scène – cela pourrait presque passer pour une pièce de théâtre puisque pratiquement toute l’action se situe à « huis clos », au centre du pensionnat.

 

 

 

 

Le metteur en scène Christian-Jaque a une impressionnante filmographie à son actif, et a probablement fait tourner la plupart des actrices françaises des années 30 à 70. Il fut l’auteur de « Fanfan la Tulipe » avec Gérard Philipe et « Lucrèce Borgia » avec son épouse Martine Carol, de même que « Babette s’en va-t-en guerre » avec Brigitte Bardot.

 

 

Il ne faut pas non plus chercher loin pour savoir où Lucas et Spielberg ont puisé l’idée de leur générique qui défile dans leurs multiples « Star Wars » = cela l’air d’être directement volé de ce sympathique film français des années 30 où le  le générique  défile de bas en haut, se perdant vers l’infini au rythme d’une musique symphonique. Plagiat or not plagiat ? that’s the question !

 

 

Je ne citerai pas le nom de l’acteur « passe-muraille » car après avoir lu sa biographie, ce personnage odieux ne mérite pas que l’on se souvienne de son nom.

 

 

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