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mon bonheur est dans la ville
10 octobre 2009

THE HOUSE OF SHADOWS, de Paul Doherty

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Une enquête de Frère Athelstan & Sir John Cranston

Titre français = La Taverne des Oubliés

En cet hiver 1380, cinq chevaliers et leur chapelain – de la bannière du Faucon d’Or - se réunissent dans l’auberge de Master Rolles ,  ainsi qu’ils le font depuis de nombreuses années, depuis leur retour de la croisade à Alexandrie où ils acquirent une richesse en massacrant la population et pillant à qui mieux mieux – mais bon, c’est aussi ça les croisades  = tuer au nom de dieu.

Dans l’auberge va se tenir une nuit de « chasse aux rats » - un combat parfaitement inégal entre des chiens et des rats, et des furets et des rats. Les paris sont ouverts, celui dont les chiens ou les furets auront tué le plus de rats lâchés dans la petite arène récolteront les gains des paris. Parmi la foule présente à l’auberge se trouvent deux superbes courtisanes, des jumelles filles d’une courtisane célèbre disparue 20 ans auparavant. S’y trouvent aussi un homme surnommé « the Judas Man », un chasseur de primes sans aucun état d’âme, il ramène ceux qu’il poursuit vivants ou morts, pour une récompense, un point c’est tout. Pour l’instant il est à la recherche de « Misericord », surnom d’un habile escroc-voleur qui porte autour du cou une petite arme surnommée « miséricorde » d’où son surnom.

A peine le combat chiens/rats, furets/rats, est-il terminé que les courtisanes se rendent dans la grange où paraît-il les attend un homme riche qui souhaite passer une bonne soirée. Pendant ce temps, l’homme appelé « Misericord » a fui, après la mort d’un malheureux portant aussi une petite dague autour du cou ; il est évidemment poursuivi par le Judas et il demande sanctuaire à Frère Athelstan, le prêtre de St-Erconswald. Qui le lui octroie ; pendant 40 jours, il aura le droit de rester auprès de l’autel, logé et nourri aux frais de la petite église. L’homme surnommé Judas l’attend dehors de pied ferme avec une escorte d’hommes de main.

Pendant ce temps, les deux ravissantes courtisanes ont été horriblement assassinées ; l’un des chevaliers a été empoisonné. Entre donc en scène l’homme de la loi à Londres, Sir John Cranston, grand ami d’Alhelstan qui lui sert de secrétaire.

Leur enquête les entraîne à la maison de plaisirs de « Mother Veritable », une maquerelle aussi dénuée de cœur et de scrupules que l’homme de Judas. Les jumelles assassinées travaillaient pour elle et étaient les filles de sa meilleure courtisane avant que celle-ci ne disparaisse.

Peu à peu, Cranston et Athelstan comprennent que cette enquête va les emmener vingt ans en arrière, à une époque où disparut le Trésor des Lombards, réuni par l’actuel régent, John de Gand. Le frère du moine accompagnant les chevaliers fut soupçonné avec son compagnon d’avoir détourné le trésor. Eux aussi disparurent sans laisser de trace.

Deux autres morts parmi les chevaliers se produiront d’horrible manière, il est de plus en plus certain que quelqu’un a décidé de rendre justice aux morts d’il y a vingt ans ; de simples témoins pourtant vont aussi mourir, pour s’être trouvé au mauvais endroit au mauvais moment.

Une enquête terriblement compliquée, un complot d’une grande cruauté, qu’Athelstan démasquera au bout de nombreuses fausses pistes.

Une fois encore Paul Doherty (qui écrivit les premiers livres de Frère Athelstan sous son pseudonyme de Paul Harding) m’a littéralement emportée au moyen-âge.

La manière vivante dont il décrit cette époque, les détails dont il truffe son roman, la manière dont il raconte la vie dans les quartiers pauvres comme celle parmi les bourgeois et les nobles, est réellement extraordinaire.

L’auteur transporte – le mot n’est pas trop faible -  son lecteur dans une époque quil connaît à la perfection.

Les rues du Londres médieval prennent littéralement forme sous les yeux, les descriptions des marchés matinaux, des rues pleines de vie, d’effervescence, sont un régal à lire, mais à côté de cela le lecteur découvre aussi la misère, les prisons, les gibets, et des personnages surprenants et inquiétants.

L’intrigue est fort bien menée, pendant longtemps le lecteur se demande si les enquêteurs trouveront enfin une piste afin de démasquer le ou les assassin(s).

La petite paroisse dans Southwark  de Frère Athelstan est aussi très riche en personnages truculents, certains sympathiques, d’autres nettement moins, qui  hantent son église, qui pensent toujours pouvoir rouler leur prêtre qui n’est tout de même pas né de la dernière pluie et révèle toujours leurs manigances à leur grand déplaisir !

Le frère Athelstan possède un esprit brillant ainsi qu’un cœur d’une grande bonté ; il aime aussi passer ses soirées à regarder les étoiles, quand le temps le permet ; on le trouve alors étendu dans l’herbe de sa petite maison, regardant le ciel pendant qu’à ses côtés dort le chat Bonaventure, grand chasseur de souris.

Il fut un temps où il était novice chez les « Blackfriars » (les dominicains), dont l’érudition lui ouvrait les portes des riches bibliothèques de son ordre, il était passionné de science et d’astronomie ; hélas, jeune et tempétueux, déçu par les instances religieuses qui lui reprochait son intérêt pour la science, il décida de suivre son frère afin de lutter contre les Français, ennemis héréditaires de l’Angleterre. Les horreurs de la guerre, la mort de son frère, le ramenèrent au pays ; c’est alors qu’en guise de punition, on lui retira l’accès aux bibliothèques et on le transferra à Southwark.

L’amitié et la complicité qui lient Sir John  Cranston, le connétable bon vivant de Londres et son secrétaire est touchante. Cranston sait qu’Athelstan pourrait être envoyé par l’ordre des dominicains bien loin de Londres puisque le frère expie encore et toujours une faute commise dans sa jeunesse.

Cette perspective attriste souvent le connétable, qui aime bien méditer pendant ses enquêtes dans l’une des tavernes de Londres ; que l’on ne se fie toutefois pas à son air bon enfant, à son goût pour le bon vin et la bonne chère, l’esprit de Cranston est toujours en éveil et il n’a de cesse que de mettre les assassins en prison ; il fait toutefois souvent preuve de mansuétude pour le malheureux pris en flagrant délit de mendicité, aux heures où ce n’est pas autorisé ; son cœur est plein de pitié pour ceux qui vivent dans les égoûts de Londres, dans la crasse des ruelles.

Entre les intrigues et les complots de cour, entre crasse et apparat, dans un pays où la guerre avec l’ennemi de France couve sans cesse, Athelstan et Cranston ont noué une amitié sincère qui les console de ce à quoi leur métier les confronte.

Il y avait un certain temps déjà que je n’avais plus lu une enquête d’Athelstan et Cranston, j’ai été très contente de les retrouver dans une histoire passionnante de bout en bout, véritable chronique de temps révolus.

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Commentaires
S
si tu vas sur dans la rubrique "auteurs", tu auras la liste de ce qu'il a écrit
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S
une grande partie des livres de paul doherty peuvent être trouvés en français (ceux avec hugh corbett, et également ceux avec frère athelstan)
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L
Un autre a regarder si je ne trouve pas un de ses livre
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