PAS SUR LA BOUCHE, d'Alain Resnais

Si vous aimez le champagne, voilà exactement un film pour vous. Ce film au charme assez suranné, dont les situations font penser à du Feydeau, revu et corrigé par Sacha Guitry pour les dialogues, m'a agréablement changé les idées pendant les 2 heures qu'il a duré et puis, fini ... comme une bulle de champagne.

Ayant beaucoup aimé "On connaît la chanson", et étant une fan de Resnais, j'avais très envie de voir "Pas sur la bouche" parce qu'il contient aussi une panoplie d'acteurs français dont j'apprécie le jeu : Sabine Azéma, toujours aussi pétillante, Pierre Arditi, très homme d'affaires tiré à 4 épingles et qui devient un peu plus humain vers la fin, Lambert Wilson, très cool et aussi Isabelle Nanty, la plus amusante et la plus gentille de l'histoire, sans oublier Audrey Tautou, mignonne à souhait.

Mais ma préférence a été à Darry Cowl, dans le rôle d'une concierge, parfaite parodie de l'actrice française Pauline Carton, spécialiste de ce type de rôle. Un régal. Il y a encore Daniel Prevost et le bellâtre de service, Jalil Lespert.

L'histoire est simple : une jeune femme, Gilberte (Azéma), superficielle et allumeuse à souhait, s'est mariée, très jeune, aux Etats-Unis, n'a pas fait valider son mariage en France et a donc épousé sans aucun scrupule Georges Valandrey, riche homme d'affaires français, qui est persuadé d'avoir été le premier dans la vie de sa femme et qui ne rigole pas avec ce sujet, d'ailleurs (Arditi, sobre et fat à souhait). Seulement voilà, grain de sable dans cette harmonie, le futur nouvel associé du mari actuel, s'avère être le premier mari américain de notre frivole Gilberte, qui se laisse gentiment conté fleurette par un jeune peintre, dont la mignonne Huguette est follement amoureuse. (Je vous le disais, c'est Feydeau et Guitry.) Arlette, la soeur de Gilberte, connaît le secret et tente par tous les moyens d'aider sa soeur.

Après de multiples quiproquos, tout ce joli monde se retrouve dans la garçonnière de Daniel Prévost, sous le regard estomaqué, mais quand même très curieux de la pipelette et tout finit par une chanson, comme toutes celles qui ont meublé cette histoire.

C'est vrai que Resnais avait envie de rendre un hommage aux comédies musicales des années 20, en récupérant l'une d'elles.

Son film aura du succès, grâce au jeu et au choix de ses acteurs, mais j'ai tout de même trouvé cela assez vieillot. Je préfère Guitry sans musique.