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mon bonheur est dans la ville
28 août 2009

BLOWUP, de Michelangelo Antonioni

blowUn groupe d’hommes, légèrement hébétés, quitte un asile de nuit pour clochards, parmi lesquels un homme nettement plus jeune. Pendant ce temps les rues retentissent des coups de klaxon d’un groupe de mimes qui s’amusent au dépens des passants.

Peu après, on retrouve le jeune homme de l’asile au volant d’une superbe Rolls. Il s’agit en fait de Thomas, photographe de mode à succès, participant à un livre sur la réalité quotidienne en Angleterre.

Thomas mène une vie de sexe, alcool, marijuana et pop music, dont il est fatigué, dont il a envie de s’échapper pour « autre chose » même s’il ne sait pas de quoi cet autre chose pourrait être fait.

Un jour, dans un parc, il photographie un couple, dont la jeune femme après avoir pris conscience de sa présence le poursuit afin d’exiger le rouleau de film. Après un subterfuge, Thomas développe les photos et en les agrandissant, il est persuadé de voir une forme étendue dans les fourrés. Il retourne donc au parc, la nuit et y découvre le corps de l’homme qui était avec la jeune femme. De retour au studio, tout a disparu, agrandissements et négatifs ; le matin, plus de cadavre dans le parc.

Tout cela n’aurait-il été qu’un effet de son imagination d’artiste, en quête d’un peu d’excitation dans sa vie, en quête de quelque chose de différent, d’original ? Comme ces jeunes qui reviennent dans le parc et miment une partie de tennis avec tant de réalisme qu’on croirait presque entendre le bruit des balles sur les raquette.

Palme d’or du festival de Cannes 1967, il m’aura donc fallu 41 ans pour comprendre qu’il n’y avait rien d’autre à comprendre à « Blow up » que l’histoire de vingt-quatre heures dans la vie d’un photographe.

Et pour avoir enfin apprécié ce film qui, il faut bien l’avouer, il y a 40 ans m’avait énervé parce que je pensais ne rien avoir compris. Il est vrai qu’à l’époque je fréquentais un groupe d’intellos se prenant particulièrement au sérieux et qui glosaient tant et plus, à tel point que je crus ne rien avoir compris.

Comme quoi, il faut une certaine forme de maturité pour certains films comme pour certains livres. Il y a des âges pour les apprécier à  leur juste valeur.

J’ai beaucoup aimé l’introduction, où la musique se fait endiablée lorsqu’apparaissent les jeunes mimes, et où elle s’arrête brutalement face aux miséreux sortant de l’asile de nuit. J’ai aimé aussi l’air de profond ennui des mannequins, ressemblant pratiquement aux poupées en celluloid que l’on voit dans les vitrines des magasins.

« Blow Up » navigue entre réalité et imagination, celle du photographe voyeur qui découvre autre chose au-delà de la réalité de ses images.

A travers le photographe, Antonioni semble s’interroger sur le réel et sa perception par l’œil ou plus précisément à travers l’œil de la caméra. Le film est-il un thriller criminel ou une manipulation d’artiste ?

On y retrouve avec plaisir l’époque du Swinging London. La photographie en extérieur est très belle.

Pour la petite histoire, il semblerait que Michaelangelo Antonioni n’ait pas trouvé le vert de la pelouse du parc suffisamment photogénique et il la fit recouvrir de peinture verte.

La jeune femme du parc est interprétée par Vanessa Redgrave, l’égérie de la gauche anglaise, belle et talentueuse, un talent qui s’est confirmé au fil des années. A la voir aussi belle et jeune, on sait de qui Natasha et Joely Richardson tiennent leur beauté et leur talent d’actrices.

Thomas, c’est évidemment David Hemmings, l’un des idoles du cinéma des années 60 avec Malcolm McDowell et Terence Stamp.

Hemmings commença sa carrière dans le monde du spectacle en qualité de chanteur d’opéra (soprano) avec l’English Opera Group où il fut remarqué pour sa performance dans une œuvre de Benjamin Britten.

Pour son rôle dans « Blow Up », l’un des concurrents était Stamp justement, mais finalement c’est à David Hemmings que le rôle échut.

En 1967, David Hemmings sortit un single pop ainsi qu’un album musical enregistré à Los Angeles ; l’album était produit par Jim Dickinson, le premier producteur des Byrds.

Il jouera encore dans le célèbre film de Tony Richardson « Charge of the Light Brigade » et ensuite dans « Alfred the Great », tous deux films considérés comme des exemples de la contre-culture des années 60.

Lorsque le déclin de sa carrière d’acteur fut évident, David Hemmings se tourna vers la réalisation, ensuite il devint producteur, pour finalement devenir réalisateur pour la télévision où il obtint un certain succès.

On l’a revu brièvement face à Sean Connery dans « League of Extraordinary Gentlemen ».

Dans « Blow Up » on retrouve le groupe pop « The Yardbirds » se produisant dans une petite salle, presqu’en privé. On est loin des stades remplis de nos idoles actuelles !

Il paraîtrait que le personnage principal du photographe soit basé sur les célèbres photographes de mode de l’époque David Bailey et Terence Donovan. L’un des modèles travaillant pour le photographie dans le film est la fameuse Verushka.

On retrouve aussi Jane Birkin en apprentie-mannequin.

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