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mon bonheur est dans la ville
28 août 2009

TWELVE ANGRY MEN, de Sidney Lumet

75mATTENTION CHEF D’OEUVRE !

Un adolescent issu des milieux pauvres est accusé d’avoir tué son père d’un coup de couteau. Pour tous il ne fait aucun doute que le garçon est coupable ; le jury d’assises qui doit le juger est prêt à l’envoyer à la chaise électrique, chaque membre du jury ayant mieux à faire que de rester et a bien l’intention de voter rapidement afin de pouvoir s’en aller. Sauf que dans cette mécanique, un grain de sable va s’infiltrer sous la forme du juré n°8.

Il est le seul à voter contre la culpabilité, estimant qu’il est de son devoir de poser certaines questions, que l’on ne dispose pas ainsi de la vie d’un homme au gré de ses caprices ou d’un match de foot.

Inutile de dire que sa décision va provoquer un tollé général mais les arguments de cet homme calme et digne vont ébranler peu à peu chaque juré ; Il pose donc tout haut les questions qu’il se pose personnellement, il finira ainsi par faire réfléchir les 11 autres hommes assis à ses côtés dans la salle mal aérée ;  il va leur faire comprendre que ce n’est pas qu’il pense le jeune homme innocent mais qu’un doute raisonnable existe et qu’il ne souhaite pas avoir la condamnation à mort d’un éventuel innoncent sur les bras..

J’ai commencé mon résumé par « attention chef d’œuvre » car ce film qui date de 1957 est un chef d’œuvre de tolérance et d’intelligence.

Le sujet de la pièce de Reginald Rose tenait particulièrement Henry Fonda à cœur ; interpréter cet homme juste était parfaitement dans ses convictions personnelles.

« Twelve Angry Men » est un huis clos, rendu encore plus étouffant par la chaleur qui règne en ce jour d’été à New York. 

Reginald Rose maîtrise parfaitement ses 12 personnages, issus de milieux très différents, ce qui nous vaut quelques réflexions hargneuses de la part de certains jurés rigides, engoncés dans leur bonne éducation, leurs principes, leurs convictions. Il est assez évident que pour la plupart d’entre eux, leur opinion est basée sur des préjugés.

A la fois auteur de la pièce et du scénario, Rose n’hésite pas à placer son discours sur la superbe démocratie qu’est l’Amérique, qui sortait tout juste et avec pas mal de blessures de l’horrible période du maccarthysme et de son odieuse « chasse aux sorcières ».

Sidney Lumet, recruté spécialement par Fonda, était un réalisateur de télé à la réputation d’excellent directeur d’acteurs, habitué à filmer en petit circuit, son choix était donc totalement justifié. Il promène sa caméra d’un juré à l’autre, privilégiant les gros plans, permettant ainsi d’observer chaque juré de près, tics nerveux ou mimiques en prime.

Henry Fonda, également producteur du film, a marqué définitivement de son empreinte l’interprétation du juré n°8 ; il EST cet homme au côté un peu « don quichotte » dont la ténacité, le bon sens, triompheront des préjugés. Fonda incarne l’intelligence et la générosité à la perfection.

Il ne faudrait cependant pas croire que seul Fonda porte le film sur ses épaules, les 11 autres acteurs sont à la hauteur du juré n°8, que ce soit Lee J. Cobb qui est le troisième juré, celui qui semble régler un compte personnel à travers ce jugement.

Il y a aussi E.G. Marshall, homme d’affaires calme, ou l’excellent Ed Begley, le juré hargneux, méprisant à propos de l’origine pauvre du condamné. Il faut encore mentionné Robert Webber en homme superficiel, plus préoccupé par ses campagnes publicitaires que par le sujet qui les occupe, ou Jack Klugsman et Jack Warden, pressé d’aller au match de baseball.

L’un des premiers jurés à se rallier aux arguments de Fonda, le juré n°9, un vieux monsieur très posé était  interprété par Joseph Sweeney.

18784293La version 1957 « Twelve Angry Men » remporta l’Ours d’Or au festival du film à Berlin en 1957 ; il fut nominé aux oscars et remporta celui du meilleur film.

Sidney Lumet retrouvera certains de ses acteurs du film dans d’autres réalisations ; il réalisera également d’autres films tirés de pièces de théâtre.

64m« 12 Angry Men » fut réalisé plusieurs fois par la suite, l’une des versions sera réalisée pour la télévision par William Friedkin, le metteur en scène de « The Exorcist » ; c’est l’excellent Jack Lemmon quqi reprendra le rôle du juré n°8, un rôle qui lui alla également comme un gant.

Cette version fut assez digne de son prédécesseur, pour un téléfilm il fut d’une qualité particulière ; il remporta d’ailleurs plusieurs Globes d’Or.

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Commentaires
S
c'est effectivement un tout bon classique! Un excellent huis-clos! Un film d'une grande finesse psychologique où chaque phrase prononcée nous frappe et compte.
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