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mon bonheur est dans la ville
6 août 2009

MOLIERE, de Laurent Tirard

731_12454Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, au début de sa vie de saltimbanque (dans le sens le plus noble du terme) est un jeune comédien qui n’interprète vraiment pas bien du tout les rôles tragiques que lui écrit Pierre Corneille. Sur les places de Paris, ses interprétations lui valent plus de quolibets que de compliments. Vers 1644 il est criblé de dettes ; il se fait emprisonner, puis disparaît dans la nature.

En fait ses dettes seront payées par un certain Mr Jourdain, bourgeois de son état, (qui deviendra la synthèse de toutes les caricatures de bourgeois de l’auteur). Il lui offre le gîte et d’apurer ses dettes à condition qu’il lui écrive de jolis poèmes destinés à une certaine Célimène, petite garce de marquise, dont est amoureux un noble désargenté, Dorante, qui se prétend l’ami de Jourdain afin de lui soutirer autant d’argent que possible.
Le jeune Molière va jouer le jeu et conquérir par son écriture la belle Madame Jourdain, belle dame pleine de bon sens délaissée par un mari que les prétentions afin de changer d’état n’amusent guère.

Romain Duris est un Molière à la fois tendre et ténébreux, ironique à souhait, tourmenté par son envie d’être un dramaturge et n’arrivant pas à accepter qu’il est un grand auteur de comédies. Il donne beaucoup de présence à cette nouvelle image de Molière.

Mais face à lui il a un trio d’acteurs formidables eux aussi : Fabrice Luchini et Edouard Baer qui, débarrassés de leurs tics habituels, interprètent leur rôle avec talent et un soupçon d’autodérision (surtout Baer). Le quatrième personnage important de cette tragi-comédie est la très belle et très talentueuse Laura Morante, en bourgeoise bien dans ses brodequins, qui va redécouvrir des émois que l’indifférence d’un mari occupé ailleurs lui avait (presque) fait oublier. Elle sera la muse de ce Molière juvénile.

Il ne faut non plus oublier de citer la jolie Ludivine Seigner, en précieuse ridicule, coqueluche des salons parisiens, se targuant d’être un bel esprit, et n’étant finalement pas autre chose qu’une pimbêche mesquine et méchante.

Bref une fiction sur ce qu’aurait pu être la vie de Molière pendant les quelques mois de sa disparition, le réalisateur l’imagine cherchant inlassablement son inspiration, luttant avec lui-même pour devenir ce que nous savons.

En tout cas on s’amuse beaucoup avec cette histoire dont les deux heures passent très rapidement, avec de très belles images, de jolis costumes.
Un bien joli film d’époque.

Molière est un personnage fabuleux, qui a déjà inspiré d’autres réalisateurs. La grande Ariane Mnouchkine, en 1978, en offrit deux versions : un long métrage avec Philippe Caubère (magistral !) et en 1987, une mini-série télévisée intitulée « Molière ou la vie d’un honnête homme », toujours avec Philippe Caubère.

Mais si Caubère fut un excellent Molière, il ne faudrait pas non plus oublier le comédien Jean-Pierre Darras, qui l’interpréta dans la série télévisée réalisée par Marcel Camus en 1973.
Darras était un grand connaisseur de Molière dont il écrira d’ailleurs une biographie « Mémoires imaginaires »

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