Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
mon bonheur est dans la ville
5 août 2009

A HISTORY OF VIOLENCE, de David Cronenberg

8037_thumbDans un petit patelin des USA, deux psychopathes laissent une piste de sang derrière eux.

Quelques 16.000 km plus loin, une famille gentille et simple console la petite fille qui a fait un cauchemar ; son père très tendrement lui explique que les monstres n’existent pas.

Pourtant les monstres vont débarquer dans la ville où vit Tom Stall, son épouse avocate et leurs deux enfants. Le fils, Jack, est contre toute violence, préférant l’humour et le profil bas à la provocation aux brutalités de deux condisciples, encouragé en cela par son père qui lui conseille la modération et la discussion.

Lorsque les deux psychopathes décident de voler et tuer Tom et ses employés, l’heure n’est plus à la discussion, ce sont les armes qui parlent et ce simple père de famille se retrouve à la une des infos en tant que héros, ce qui n’est pas sans créer un malaise chez cet homme adversaire de toute cette inutile publicité autour d’un acte destiné à se défendre et à défendre ses amis. Lui ce qu’il voudrait, c’est poursuivre la vie qu’il menait mais il va rapidement s’apercevoir que c’est trop demander. Il a été repéré par un gangster borgne, Fogarty, et ses sbires qui l’appellent Joey Cusack et commencent réellement à le traquer ainsi que sa famille.

Qui est donc Tom Stall ? serait-il ce dangereux tueur à gages qui a défiguré le chef d’une bande rivale ou est-il un pauvre type poursuivi par des hommes qui se trompent gravement ? Rien ne va plus pour les Stall et la violence engendrant la violence, la spirale est lancée et les armes vont parler encore et encore.

Ainsi que l’a dit Cronenberg lui-même en parlant de son film, il s’agit d’une histoire typiquement américaine, qui ne peut avoir lieu nulle part ailleurs qu’aux Etats-Unis, un pays qui a un rapport d’amour/haine avec les armes.

« A History of Violence » fascine apparemment tous ceux qui l’ont vu ; n’aimant guère la violence, personnellement je suis sortie avec un immense malaise de ce film, notamment à cause de la fin que j’ai trouvé totalement invraisemblable.

Cet avis personnel mis à part, le film est effectivement remarquablement interprété, non seulement par Viggo Mortensen en Tom Stall, un homme calme et modéré, mais également par Maria Bello qui interprète son épouse et Ashton Holmes, excellent dans le rôle de Jack, le fils qui va se retrouver face à un père qu’il croyait connaître mais qu’il ne comprend plus.

Les premières images du film sont déjà une métaphore de ce qui va suivre, lorsque la famille console la petite fille en lui expliquant que « les monstres n’existent guère dans la vie réelle » puisque la suite de l’histoire va leur donner tort.

Sexe et violence étant étroitement liés dans l’esprit de David Cronenberg, son film comprend une scène d’amour à la limite du viol que le réalisateur a considéré comme indispensable à l’histoire compte tenu de l’escalade violente que vivent les protagonistes.

edEn dehors des excellents acteurs dans les rôles principaux, on trouve un Ed Harris particulièrement inquiétant dans le rôle de l’un des vrais méchants à la poursuite de Joey Cusack ; chacune de ses apparitions fait réellement peur !

hurt    Quant à William Hurt, que l’on ne voit malheureusement que dans le dernier quart d’heure, on sent qu’il s’est beaucoup amusé dans le rôle du frère mafieux bostonien, Richie Cusack, lui aussi à la recherche de son plus jeune frère qu’il déteste. Là on est presque dans l’overdose de violence, mais avec tellement d’humour qu’on finit par en rire, même si ce rire reste un peu dans la gorge vu l’effet pervers. Cet humour est utile pour alléger un peu l’estomac du spectateur qui en prend plein la figure et comme l’a dit le réalisateur, dans la vie, même la plus pénible, il y a toujours des moments qui donnent envie de rire.

Le film a été traité de « tarantinesque » par les critiques, personnellement j’ai plutôt pensé – en voyant ce western urbain – aux films d’extrême violence de Sam Peckinpah dans les années 60/70 avec son mémorable « Straw Dogs » ou « Guns in the afternoon (Ride the High Country) ».

th_01501     th_00089

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 85 075
Archives
Derniers commentaires
Publicité