STANISLAS-ANDRE STEEMAN
Cet auteur belge de polars naquit à Liège en 1908, on célèbre donc cette année le 100ème anniversaire de sa naissance.
Il est le père du comédien-humoriste Stéphane Steeman, qui est aussi un tintinologue averti, possédant une très belle collection d’objets référant à Tintin & Co.
Stanislas-André Steeman a fait ses études à Anvers, puis commence une carrière journalistique a 16 ans au quotidien belge «La Nation » pendant cinq années (de 1928 à 1933); il y commence dans la rubrique « faits divers », puis passe à des rubriques plus intéressantes comme le reportage et la critique cinématographique.
Sa carrière d’écrivain est également fort précoce puisqu’à 15 ans, Steeman a déjà écrit un texte publié dans la « Revue sincère ». A 20 ans il publie des contes et nouvelles, mais passe rapidement au genre policier.
Au quotidien pour lequel il travaillait, il a rencontré un collègue avec qui il forme un tandem, nom de plume : « Sintair ». Ensemble ils publient « Le Mystère du zoo d’Anvers ».
Lorsque son collègue Sartini retourne au journalisme, Steeman est résolu à poursuivre dans la voie du roman policier. En 1931, l’auteur obtint le grand prix du roman d’aventures pour son livre « Six hommes morts ».
C’est à cette époque que naît le personnage récurrent de Steeman, Mr. Wens, alias Wenceslas Voroboïtchik.
Même si cela n’a pas de rapport avec Mr Steeman, je trouve particulièrement sympathique que « L’assassin habite au 21 » fut imaginé à deux pas de chez moi, là où habitait son auteur, à savoir au n° 21 du square du Val de la Cambre, un petit oasis de calme à deux pas des étangs d’Ixelles.
Un autre roman de ce romancier fut également porté à l’écran par Clouzot ; il s’agit de « Légitime défense », que les cinéphiles connaissent mieux sous le titre de « Quai des Orfèvres », avec un Louis Jouvet en très grande forme, dans le rôle du flic cynique mais humain tout de même.
Tous les romans de Stanislas-André Steeman sont écrits sur un ton très caustique, possèdent une intrigue bien ficelée où la fin est toujours un véritable coup de théâtre. Il a lui-même adapté certains de ses romans en pièces de théâtre.
Stanislas-André Steeman fait partie des Cent Wallons du siècle, selon l’institut Jules Destrée, une organisation wallonne non gouvernementale, qui s’intitulait initialement « Société historique pour la défense et l’illustration de la Wallonie », centré initialement sur l’étude des grandes figures historiques et artistiques wallonnes.
L’œuvre de Stanislas-André Steeman a été traduite dans de nombreuses langues à travers le monde, il est aussi connu dans le domaine du roman policier qu’Agatha Christie ou Georges Simenon.
On a surnommé cet auteur le « Simenon » belge, c’est oublier un peu vite que Simenon était belge lui aussi, et qu’il était aussi né à Liège !
Il est en tout cas un peu dommage que la célébrité de Simenon ait fait de l’ombre à Steeman Senior, qui a aussi introduit des éléments de psychologie dans le roman policier, où il mélange situations cocasses au suspense.
Son sens de l’humour a fait que parfois ses polars ressemblent à une parodie du genre, alors qu’il n’en est rien.
Il est fort heureux qu’actuellement ce romancier retrouve un regain d’intérêt.
En plus d'être un écrivain de talent, Stanislas-André Steeman dessinait également fort bien, comme en témoigne cette caricature de lui-même de sa main.