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mon bonheur est dans la ville
28 juillet 2009

NIGHTWATCHING, de Peter Greenaway

18908431_w434_h_q80Rembrandt fait régulièrement un cauchemar dans lequel on l’aveugle, lorsqu’il se réveille la toute jeune Hendrickje Stoffels est auprès de lui et le console.

Il vit avec son épouse Saskia, enceinte de leur fils Titus, dans une grande maison où vivent serviteurs, apprentis, élèves du maître.

Sa réputation est bien assise dans la ville d’Amsterdam, son épouse est la cousine du marchand de tableaux van Uylenburgh.

Son épouse, appuyée en cela par le marchand de tableaux, insiste pour que Rembrandt accepte la commande de la milice de la ville ; elle leur apportera une sécurité matérielle pour l’enfant notamment.

Saskia meurt de tuberculose peu après la naissance du petit Titus ; Rembrandt entame alors une liaison avec Geertje, la nourrice de l’enfant. Lassé par les exigences de cette dernière, il fait alors de la jeune Hendrickje sa nouvelle concubine.

Pendant ces événements dans la vie personnelle, le peintre rencontre les notables qu’il doit représenter dans sa gigantesque toile ; cela ne se passe pas sans mal, car l’artiste déteste les compromis, les magouilles politiques et les hypocrites. La mort d’un ami, personnage du tableau, compromis dans une affaire politique, sera le prétexte pour Rembrandt de dénoncer ce qu’il considère comme un meurtre. Cette liberté lui vaudra l’opprobre de ceux qui le paient et qui vont alors s’acharner à détruire sa réputation.

« Nightwatching », film dont je n’avais nullement entendu parler, dont je n’ai vu aucune bande de lancement, qui est apparu dans la liste des programmes de cinéma cette semaine.

J’ai hésité un instant avant d’y aller car pour moi Peter Greenaway est un réalisateur un peu hermétique il faut bien l’avouer. Cependant, je me suis souvenue de l’excellente impression que m’avait laissé le film « The Draughtman’s contract » (= Meurtre dans un jardin anglais).

Peter Greenaway est artiste peintre de formation, les arts le passionnent (sculpture, écriture, peinture, cuisine), aussi me suis-je dit que je trouverais certainement des éléments susceptibles de m’intéresser dans cette analyse surprenante du tableau du grand Rembrandt.

Je ne regrette pas un seul instant d’avoir été voir ce film, construit pratiquement comme une pièce de théâtre ; en n’allant pas le voir, selon moi on manque quelque chose de réellement intéressant.

18810005_w434_h_q80      superstock_3804_396986_b_Self_Portrait_PostersBien sûr, il y eut le « Rembrandt » avec un Klaus Maria Brandauer plus vrai que nature (que j’ai hélas manqué !), mais le sympathique comédien britannique Martin Freeman est tout à fait crédible dans ce rôle très sérieux.

Jusqu’à présent je ne l’avais vu que dans des comédies (il était le très amusant « acteur » de porno dans « Love Actually » ; il était aussi le gentil Arthur Dent dans « The traveller’s guide to the galaxy »). Martin Freeman est un acteur que les réalisateurs apparemment réservent à des rôles secondaires.

Ici dans le film de Greenaway il prouve qu’il peut porter une histoire sérieuse sur ses épaules ; je trouve même qu’il a un petit air de Rembrandt jeune. Il est tour à tour truculent, paillard, tendre et émouvant.

18810003_w434_h_q80Il est entouré d’un joli bouquet de femmes : Eva Birthistle est excellente en Saskia ; Geertje est interprétée par Johdi May et c’est la ravissante Emily Holmes qui joue Hendrickje. Titia Uylenburgh, cousine du marchand d’art, est jouée par Agata Buzek.

L’hypocrite Rombout Kemp est interprété par Christopher Britton.

Les autres rôles secondaires sont à la hauteur des rôles principaux, notamment la jeune Marita interprétée par Fiona O’Shaughnessy.

untitled2« La Ronde de nuit » (le film) est une œuvre magistrale, un tableau cinématographique phénoménal, entre rêve et réalité, un biopic raffiné hors des sentiers battus, auquel il fallait un réalisateur phénoménal pour oser risquer d’en faire pratiquement un sujet de thriller (on n’est pas loin du « Draughtman’s contract » en quelque sorte).  A la hauteur de l'oeuvre magistrale peinte.

Ici on n’est pas dans le thriller artistico-ésotérique genre « Da Vinci code » ; par contre on peut éventuellement se référer au « Tableau du maître flamand » de Reverte. On pense à un puzzle dont les éléments de la vie personnelle de l’artiste s’imbriquent dans sa vie de peintre, l’une influençant forcément l’autre.

Ce film est un très bel hommage au peintre hollandais, accompagné évidemment d’une intrigante musique de Giovanni Sollima.

Costumes, décors, tout est précis et beau. Ce film est un enchantement, dans une palette de couleurs que n’aurait pas renié le maître du clair-obscur. Sa formation artistique fait de Peter Greenaway – pour moi - un « peintre du cinéma ».

Quel dommage que l’on en ait aussi peu parlé, c’est vraiment pathétique que des films comme « Wanted », « Hulk », « Indiana Jones » et tant d’autres « pop corn movies », reçoivent une telle publicité ; or d’un film intéressant, permettant de s’ouvrir l’esprit = rien, nada, noppes, niente !

Que l’on ne se méprenne pas, je ne suis pas une intello et je ne critique nullement que l’on ait envie de voir des blockbusters au contraire puisque moi-même je craque régulièrement pour me changer les idées, mais je trouve que les responsables du marketing cinéma pourraient accorder la même attention à un film artistique à tous niveaux.

 

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