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mon bonheur est dans la ville
28 juillet 2009

ROMAN POLICIER, ROMAN NOIR, etc. 1

Le roman policier (du 19ème siècle à nos jours) et le roman noir

PREMIERE PARTIE : LE ROMAN POLICIER

Suite à la très intéressante conférence de Madame Martine Cadière, conférencière et auteure, spécialiste de George Sand,  je prends un très grand plaisir à refaire un tour d’horizon sur un genre littéraire qui me plaît particulièrement : le polar.

L’écrivaine-dramaturge-conférencière était accompagnée du comédien François Mairet,  récitant,  qui illustra la conférence de sa voix chaude et profonde en lisant des extraits choisis par Martine Cadière.

516781VRQ5L__AA240_512M5MYYBXL__AA240_Moi le polar je suis tombée dedans vers huit ans, grâce à Nancy Drew (Alice Détective) de Carolyn Quine (ou Keene) et grâce au Club des Cinq d’Enid Blyton (Famous Five). Vint ensuite le coup de foudre des coups de foudre : la découverte des romans d’Agatha Christie et surtout d’Hercule Poirot, mon petit détective belge, unique et préféré.

Comme je suis une petite curieuse, j’ai commencé m'intéresser au sujet dans le sens le plus large ; cette conférence est tombée à point nommé dans mes recherches, même s’il est évident qu’on ne peut faire le tour d’un sujet aussi vaste en une heure et demie.

Longtemps considéré comme une littérature de seconde zone, depuis quelques années toutefois le roman policier a conquis ses lettres de noblesse. Un livre sur 5 vendu en France est un polar. De plus, le polar est un genre facile à identifier : dans les librairies, des rayons spéciaux lui sont consacrés, leurs couvertures portent souvent leur signe distinctif. Les romans policiers se vendent dans plus de 100.000 points de vente et 25 millions d’exemplaires en langue française sont vendus chaque année. Bref le roman policier est devenu l’un des genres littéraires des plus populaires à travers le monde.

Comment pourrait on définir le roman policier ?

Pour Martine Cadière, il s’agit d’un genre littéraire romanesque, dans lequel un policier ou un détective (privé ou amateur) mène l’enquête.

L’histoire s’articule autour d’un « vide » qu’il faut combler en répondant aux questions : qui, comment, pourquoi ? Il faut surprendre le lecteur, il faut proposer des solutions et ensuite une fin inattendue, voire spectaculaire, unique, originale.

Tout le monde s’entend à dire que l’origine du roman policier se situe au 19ème siècle, en un temps où le monde s’industrialise, où les villes sont des lieux dangereux et où une police officielle, un système de recherches est enfin conçu pour attraper les criminels.

51qE9vPZ6aL__AA240_En France, c’est Napoléon Bonaparte qui créa la première brigade spéciale, dont le chef sera l’ex-repris de justice François Vidocq, entouré d’une équipe dont certains membres étaient également d’anciens bagnards repentis).

Au Royaume-Uni, en 1829, Sir Robert Peel crée la Metropolitan Police Service, qui s’installe à Londres dans le quartier de Scotland Yard, dont le nom est resté pour la « Met » et ce malgré divers déménagements.

L’industrialisation permet aussi une plus grande alphabétisation, c’est à cette époque que paraît la grande presse quotidienne, alors qu’avant cela les journaux étaient réservés à une élite.

Les romans policiers paraissent peu à peu sous forme de feuilletons (ce qu’en anglais, on appelait des « penny dreadfuls », paraissant sur du papier « pulp » très bon marché, petits romans à sensation destinés à la classe prolétaire). Bien sûr, ce type de roman ne pouvait s’adresser qu’au bas peuple, en effet comment des personnes de qualité pourraient-elles s’intéresser à la poursuite d’un criminel, je vous le demande un peu !

Aux Etats-Unis, on les appellera des « dime novels », qui révélèrent d’ailleurs au public américain le sémillant Nick Carter.

51F8SSDG2KL__AA240_C’est Edgar Allan Poe aux Etats-Unis qui sera considéré comme le premier écrivain à créer un vrai roman policier, avec un personnage récurrent, le détective Chevalier Dupin. Celui-ci est devenu le modèle de tous les détectives qui suivront et les romans « La Lettre Volée » et le « Double Crime de la Rue Morgue » sont considérés comme les classiques des classiques.

51ZP8HWNFZL__AA240_    51xC_2B_zUERL__AA240_A l’époque il y a encore interférence avec les romans gothiques, de William Wilkie Collins, créateur du Sergent Cuff (littéralement « sergent la menotte ») qui apparaît dans des modèles du genre : « Woman in White » et « «The Moonstone ». Ceux-ci sont de réels romans en comparaison avec les nouvelles écrites par Poe.

Mais c’est tout de même à ce dernier, pour les puristes, que revient la paternité du « polar ».

Désormais, grâce à ces feuilletons, le « crime » a la cote et les auteurs doivent aussi tenir compte des goûts du public. Pas question de faire mourir le détective, sous prétexte que l’on a envie d’écrire autre chose. Conan Doyle sera bien placé pour le savoir, lui qui dut ressusciter Sherlock Holmes. Maurice Leblanc connut la même (més)aventure avec Arsène Lupin.

4193H878SSL__AA240_Toujours en France, Gaston Leroux crée Rouletabille, jeune journaliste se transformant en détective-amateur.

51S1S20E5SL__AA240_

516Y9272WFL__AA240_C’est Conan Doyle qui influença, dit-on, les auteurs de romans policiers, en insistant sur l’énigme, en insistant sur l’obligation de découvrir des indices, plutôt que de s’attarder au meurtre proprement dit.

Car Sherlock Holmes est certainement le détective le plus célèbre de tous les temps ; d’ailleurs, à Londres, le 221B Baker Street est l’une des adresses londoniennes où l’on dépose le plus de courrier quotidiennement ; beaucoup de personnes étaient convaincues que le personnages existait réellement, certaines sont convaincues qu’il vit toujours !

Donc grâce à ce détective privé, imbu de sa personne, maniaque à l’extrême et tout de même drogué, ne l’oublions pas ! (la fameuse solution de morphine ou cocaïne à 7%), le roman policier devient un roman à énigmes ; il acquiert une structure : le coupable ne peut être le détective, il faut éviter le surnaturel, le coupable doit apparaître, le détective doit communiquer ses indices au lecteur, les chapitres doivent être courts, l’action vraisemblable, le style vif.

Le roman d’énigme naîtra et trouvera son apogée dans l’entre deux guerres.

41K1B7EG30L__AA240_En 1920 apparut un petit détective – belge – né de l’imagination d’une dame, Agatha Christie. Durant la guerre, elle avait travaillé dans un dispensaire et l’armoire aux médicaments dangereux lui donna l’idée d’un roman. « La Mystérieuse Affaire de 51MR31FC23L__AA240_Styles » était née.

Et tout comme Sherlock Holmes avait son faire-valoir, le docteur Watson, Hercule Poirot eut lui aussi son faire-valoir, le capitaine Hastings.

51K53P2ZTNL__AA240_Le roman d’énigme doit répondre à quelques critères bien précis :

-         une vaste maison de campagne, demeure victorienne aux multiples pièces et recoins, située de préférence pas trop loin de Londres ; il faut un vieux colonel et/ou une vieille tante, un ami fidèle, des serviteurs dévoués, une très belle jeune fille en détresse, un criminel que l’on ne dévoilera qu’à la fin mais qui est très présent tout au long de l’intrigue. Le coupable n’est jamais celui que l’on croit.

-         Le style se doit d’être simple, direct, transparent. L’univers est bourgeois, la maison est isolée.

316RCBA97NL__AA240_41DWMH4NMPL__AA240_En Belgique, Stanislas-André Steeman publiera en 1931 « Six Hommes morts » pour lequel il obtint le grand prix du roman d’aventures. En 1939, il publie « L’Assassin habite au 21 » qui marque l’apogée de sa carrière. 

La deuxième époque du roman à énigmes, est le roman dit « d’atmosphère ». On y parle de banalité quotidienne. Ici point de « armchair detective » à la Hercule Poirot ou Miss Marple, finis les vieux colonels ou les vieilles filles dans leur jardin, fini aussi le milieu aisé, la vieille demeure.

Le champion toutes catégories de ce roman d’atmosphère, celui qui a dépassé tout le monde est bien évidemment l’autre écrivain belge célèbre, Georges Simenon. Il est considéré comme un génie du roman policier, il a dépassé tout le monde avec ses 400 romans dont on dit qu’ils sont inclassables tant ils sont originaux.

Dans ce type de roman, quatre thèmes sont récurrents : l’ennui, l’attente, l’irrémédiable et enfin, la liberté.

51fDTP1jYcL__AA240_Le commissaire Maigret, l’homme à la pipe, est le premier à avoir une équipe travaillant pour lui au 36 quai des Orfèvres.

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