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mon bonheur est dans la ville
26 juillet 2009

THE OXFORD MURDERS, de Alex de la Iglesia

200px_Oxford_murders_postLe jeune Martin arrive plein d’enthousiasme à Oxford afin d’écrire sa thèse de mathématique ; il a pris une chambre chez une vieille dame, amie de son idole le professeur Arthur Seldom, sommité dans le monde de la logique mathématique et de la philosophie de Wittgenstein.

L’ambiance chez Mrs. Eagleton est plutôt tendue, en raison des escarmouches acerbes entre elle et sa fille Beth, mettant le jeune homme assez mal à l’aise.

La première rencontre avec Seldom n’est pas exactement ce qu’espérait Martin, ce qui lui vaut les remarques ironiques d’un compagnon d’études, un jeune Russe assez étrange qui déteste profondément le professeur Seldom.

Martin est prêt à repartir chez lui, aux Etats-Unis, lorsqu’en sortant de la maison il rencontre le professeur qui vient rendre visite à sa vieille amie, la logeuse de Martin.

Ensemble, ils découvrent la vieille dame assassinée.

Du coup, le départ de Martin doit être retardé, en tant que témoin il doit rester à Oxford, ce qui n’est pas pour lui déplaire puisqu’un indice découvert par le professeur Seldom les lance sur une piste d’un probable crime rituel suivant une logique mathématique.

Le professeur dit avoir reçu une note lui disant qu’il s’agit du « premier d’une longue série si le professeur ne peut arrêter le tueur ». Hélas, il a jeté la note dans une poubelle en rue, la police n’arrive pas à la retrouver.

Tout comme l’inspecteur Petersen qui y perd son latin, car lorsque le professeur Seldom se lance dans ses explications, le malheureux inspecteur aimerait qu’on soit moins mathématique mais un peu plus clair !

Le second meurtre ne tarde pas, il s’agit d’un malade en phase terminale à l’hôpital où Seldom rend régulièrement visite à un ancien ami grabattaire.

C’est pratiquement évident : les meurtres sont un défi à Seldom.

Martin se passionne pour l’enquête au point d’en négliger la charmante Lorna, une infirmière avec qui il vient de nouer une relation suscitant la jalousie de Beth.  Celle-ci va désormais pouvoir quitter Oxford où elle ne restait que pour s’occuper de sa mère malade.

Comment Martin et le professeur vont-ils pouvoir aider l’inspecteur dans son enquête afin de prévenir d’autres crimes ?

18889770_w434_h_q80Le réalisateur espagnol, Alex de la Iglesia a réalisé il y a peu un film une comédie noire « Le Crime Farpait » (non il n’y a pas de faute de frappe), que je regrette ne pas avoir vu car il semblerait que ce soit un très bon thriller bourré d’humour noir, un genre que j’aime particulièrement.

18901279_w434_h_q80Après l’avoir entendu parlé de son nouveau film « The Oxford Murders », tiré d’un roman de Guillermo Martinez (« La Mathématique du crime »), j’ai su que ce film serait pour moi. Le réalisateur confirme avoir, par ce film, voulu rendre hommage à Sherlock Holmes, et il y a « farpaitement » réussi. Je redoutais un peu de voir le film en raison des critiques négatives, mais une fois encore, je ne suis pas d’accord avec les critiques (ça n’a rien de nouveau me direz-vous et comme vous avez raison !).

Cette histoire de meurtres où un mentor et son élève relèvent le défi de tenter de réunir des preuves pour aider la police est passionnante de bout en bout.

Il s’agit en fait d’une énigme policière fort bien construite, de manière très classique ; nous ne sommes pas ici dans une comédie d’humour noir, mais bien dans une classique histoire policière qui rend effectivement un excellent hommage à Sherlock Holmes de Conan Doyle ; personnellement j’y ai aussi trouvé un clin d’œil à l’adresse d’Agatha Christie.

Ce ne sont pas les deux seules références du réalisateur selon moi, Hitchcock et « Le Limier » de Mankiewicz ne sont pas très loin non plus.

Le film comporte évidemment pas mal de références mathématiques qui m’ont un peu laissée à la traîne car les maths et moi, c’est comme pour l’informatique et moi : on est brouillées à mort et ce jusqu’à la fin de ma vie !

On y parle du dernier théorème de Fermat, de la suite Fibonacci (que je suis enfin parvenue à comprendre grâce à ce film, c’est toujours ça de pris !), sans oublier les références philosophiques à Wittgenstein et quelques autres concepts de logique où j’ai perdu le peu de latin que je possédais.

L’histoire se veut nébuleuse, mais en réalité elle est entourée d’un tas de détails destinés à orienter les policiers (et le spectateur) dans la mauvaise direction, pourtant tout est très simple à la fin, lorsque vient enfin l’explication tant attendue !

Je me demande d’ailleurs dans quelle mesure ce n’est pas cette explication qui a agacé les critiques, espérant découvrir un scénario encore plus compliqué et qui finalement découvrent à la fin du film qu’on les a un peu menés par le bout du nez, mais de magistrale manière il faut le dire !

18889774_w434_h_q80L’intrigue rondement menée m’a passionnée comme les deux protagonistes lancés sur des pistes qui aboutissent pratiquement à chaque fois à un meurtre.

L’histoire est aussi celle d’une confrontation entre un professeur, cynique et mordant, que le monde ennuie profondément et un étudiant, optimiste, avec une vision idéaliste du monde, convaincu que tout peut se résoudre par les mathématiques. Cette vision simpliste du monde va rapidement voler en éclats parce que les humains ne répondent guère aux critères de logique mathématique.

« The Oxford Murders » est tout sauf un film ennuyeux contrairement à ce que les critiques laissaient entendre, il n’est pas non plus inutilement bavard. L’ambiance surrannée d’Oxford convient particulièrement bien à un film policier.

18889775_w434_h_q80L’interprétation est excellente. Malgré le mal qu’on a dit d’Elijah Wood dans le rôle de Martin, je ne suis pas d’accord ; il est très bien en jeune homme ébloui par son idole, qui va découvrir peu à peu qu’il n’est pas qu’une icône mais aussi un homme comme les autres, avec ses failles.

18835001_w434_h_q80Face à lui, il y a John Hurt absolument parfait en professeur cynique et revenu de tout. Il semblerait que le réalisateur ait tout d’abord songé à Michael Caine pour le rôle, mais bien que j’adore Caine, le rôle convient vraiment à John Hurt, on croirait presque qu’il ait écrit rien que pour lui.

18889771_w434_h_q80Dans les rôles féminins, on trouve tout d’abord Anna Massey, une très bonne comédienne britannique, qui interprète la logeuse Mrs. Eagleton. Sa fille Beth est jouée par Julie Cox et Lorna est interprétée par Leonor Watling. Toutes deux défendent leur rôle de manière tout à fait crédible.

Il reste encore à parler du jeune mathématicien Russe, pas très bien dans sa tête, interprété par Burn Gorman, et j’avoue que souvent il m’a donné froid dans le dos.

Le sympathique inspecteur du Yard, qui n’y comprend rien aux maths lui non plus est joué par Jim Carter.

18834998_w434_h_q80Il faut encore cité Dominique Pinon, en père de famille espérant désespérément un donneur pour sa petite fille malade.

Bref un très bon moment de cinéma pour qui aime les intrigues policières à la Hitchcock.

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