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mon bonheur est dans la ville
26 juillet 2009

THE EDGE OF LOVE, de John Maybury

edgeLorsque Vera Phillips retrouve Dylan Thomas, son ami d’enfance au pays de Galles, Londres tremble sous les bombes allemandes pendant le blitz de 1940. Elle soutient les soldats en chantant dans le métro où l’on se réfugie pendant les alertes. L’un de ses plus fervents admirateurs est le jeune capitaine William Killick.  b10031674

Dylan Thomas lit des textes pour la BBC afin de soutenir le moral des troupes au front, écrit des poèmes, boit et drague les femmes.

Malgré l’insistance du poète à renouer une idylle, la jeune femme résiste. Surgit alors Caitlin Macnamara, l’épouse de Dylan, mère de leur petit garçon.

b10031673Entretemps, Killick est parvenu à obtenir un rendez-vous avec Vera, qui a peur de s’engager, d’abord car elle ne sait pas si elle l’aime réellement et surtout parce qu’elle a peur qu’il ne meure. Pourtant, lorsqu’il reçoit son ordre de départ, elle accepte de l’épouser.

Commence alors une sorte de romance à quatre, faite surtout d’amitié, mais complexe aussi.

b10031671William Killick part pour le front, en Grèce, où la dure réalité et les horreurs de la guerre vont le rattraper et le marquer pour toujours.

b10031672Le trio Vera-Caitlin-Dylan part pour le pays de Galles, où Vera met l’enfant de William au monde. Mais on ne fait pas nécessairement taire les mauvaises langues et lorsque William revient du front, malgré l’amour réel de son épouse, la jalousie lui ronge l’âme. Jusqu’au drame.

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Depuis que je l’ai vue dans « Bent it like beckham », je suis une grande fan de Keira Knightley ; je sais que pas mal de personnes estiment qu’elle ne sait pas jouer, et pourtant c’est réellement une excellente actrice qui passe aisément du blockbuster au film d’auteur, comme ce « Edge of love ».

Si l’interprétation est impeccable, les clichés sont nombreux, à commencer par celui du « poète maudit », de la jalousie qui va immanquablement ronger les cœurs de ceux qui prétendent tout comprendre.

Mais le film, s’il donne l’impression d’enfoncer des portes ouvertes, parle tout de même des traumatismes de la guerre, pour les soldats, comme pour ceux qui restent. La guerre, le retour de guerre, les blessures du corps et celle de l’âme, sont abordées avec pudeur, tout comme l’est l’amitié qui lie Vera Phillips et Caitlin Macnamara-Thomas.

Par contre, Dylan Thomas n’est pas vraiment épargné dans cette histoire où il n’a pas un très joli rôle. Il est le poète qui n’aime que lui et son passé, qui ne vit pas le présent parce que le présent est presque toujours moche aux yeux d’un poète qui n’aime pas la réalité. Et la guerre est une épouvantable réalité.

Tout comme le mariage, les enfants.

Dylan Thomas, poète gallois, homme tourmenté, a écrit des choses magnifiques ; pour accentuer son « aura » de poète maudit, il mourut jeune – à 39 ans. Quelle qu’ait été sa vie privée, son œuvre poétique a inspiré une multitude d’autres artistes, notamment quelques musiciens célèbres. Mais son nom n’a pas inspiré celui de Bob Dylan, même s’il revient parfois sur cette négation dans ses « Chroniques ».

41B12Q3D2KL__SS500_La scénariste Sharman McDonald (mère de Knightley) a adapté un épisode de la vie de Dylan et Caitlin Thomas, figurant dans la biographie de David N. Thomas : « A farm, two mansions and a bungalow ».

La reconstitution d'époque est excellente, tout comme le sont les costumes.

Concernant la vie du poète, je suppose que l’imagination de la scénariste et du réalisateur ont brodé autour de ce drame romantique puisqu’il n’est pas certain que les événements du film se soient réellement produits. Les personnages, par contre, sont eux bien réels.

L’interprétation est tout aussi excellente, surtout de la part des deux actrices principales, Keira Knightley et Sienna Miller. Elles interprètent avec beaucoup de vivacité, d’émotion, deux femmes ayant beaucoup de points communs, à commencer par un homme.

C’est le charmant Cillian Murphy qui joue le capitaine William Killick, rongé par la jalousie, mais surtout par une dépression nerveuse.

Quant à Matthew Rhys, il est certes crédible en Dylan Thomas, même s’il est nettement plus séduisant que le poète en question.

Voilà une fois encore un film qui passerait carrément inaperçu si on ne consulte pas les suppléments culturels des quotidiens. Ce n’est certes pas le type de film dont on parle, dont on fait grand tapage dans le panorama cinématographique actuel de « blockbusters et autres popcorn movies. »

Il fait partie de ces films britanniques dont on ne parle que très peu, comme par exemple  « Brideshead revisited » que j’ai eu l’occasion de voir récemment.

19002140« The Edge of love » n’est pas de la même trempe que “Brideshead”, mais c’est un film à découvrir, notamment pour sa seconde moitié, lorsque tout le monde quitte Londres pour se retrouver au pays de Galles. L’intensité dramatique commence alors réellement.

Et puis dans la triste réalité des films faits pour attirer les foules et rapporter un maximum de sous, je trouve sympathique de découvrir un autre type d’histoire que celles de super-héros avec des super-pouvoirs totalement bidons, adaptés de « comics ».

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