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mon bonheur est dans la ville
26 juillet 2009

YOU CAN'T TAKE IT WITH YOU, de Frank Capra

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D’après la pièce de théâtre éponyme du prix Pulitzer George S. Kaufman

Alice Sycamore et Anthony Kirby Jr. (Tony) viennent de milieu bien différents, c’est le moins que l’on puisse dire. Sa famille est une joyeuse bande de braques qui ont préféré quitter des boulots où ils s’ennuyaient fermement pour vivre dans la grande maison du grand père Vanderhof, un homme qui estime qu’il n’a pas à payer d’impôts compte tenu du manque total de gérance intelligente de son argent par l’état américain.
C’est aussi un homme d’une grande bonté, pour qui il est plus important de vivre ses rêves que les rêver, qui est aimé de tous et pas seulement de sa famille. Sa philosophie de vie le fait adorer de tout le quartier où il vit et tout le quartier s’accomode fort bien des essais de feux d’artifice de son beau-père. Bref chez les Vanderhof-Sycamore, les richesses matérielles comptent pour du beurre.

De plus, Grand’Pa comme on le surnomme familièrement refuse formellement de vendre sa maison où il fut si heureux avec son épouse, ce qui fait enrager Anthony P. Kirby, banquier et futur  acquéreur d’une société d’armement. Tant que Martin Vanderhof refusera de vendre, impossible de d’expulser et démolir le quartier pour y construire son usine d’armement. Il est d’ailleurs sur le point d’écraser Ramsey, son principal rival.

 

250px_You_Can_27t_Take_It_With_YouEt c’est de ce type désagréable, qui ne pense qu’à faire de l’argent, que le gentil Tony est le fils ! Un fils amoureux fou de sa jolie secrétaire, qui n’est autre qu’Alice Sycamore. Tony a rencontré toute sa famille un soir où il décida d’inviter Alice à l’opéra – et ce malgré la désapprobation évidente de Madame mère Kirby, coincée dans sa rigidité de dame riche et bien pensante.

Tony a donc rencontré la maman et le papa de son Alice au pays des merveilles : elle écrit des romans, tout simplement parce qu’une machine à écrire était déposée sur le pas de la porte, lui expérimente des feux d’artifice avec un de ses amis et son corbeau familier. Il y a la sœur d’Alice, ballerine qui s’entraîne sous la férule de Boris Kolenkhov, qui est surtout là pour les repas. Un nouvel habitant s’est joint à eux, un ancien employé de Kirby, Mr Poppins qui invente des masques absolument hideux mais fort drôles.

Suite à cette merveilleuse soirée dans Central Park (c’est tellement plus amusant que l’opéra), Tony demande à Alice de l’épouser ; Tony décide que les deux familles se rencontrent, il organise une soirée « spontanée » et c’est là que les choses vont se corser parce qu’un employé de chez Kirby a fait du zèle, du coup tout le monde se retrouve en prison. Madame Kirby n’a pu faire qu’une seule chose : s’évanouir d’horreur !

Mais Alice n’a pas apprécié l’initiative de Tony et rompt les fiançailles, puis disparaît.

Cette réécriture – en beaucoup plus drôle - du mythe de Romeo et Juliette utilise ici l’idée des milieux et mentalités totalement opposées pour les amours contrariées de deux jeunes gens qui s’adorent.

 

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La famille d’Alice est une véritable bande de branquignols que l’on ne peut pas ne pas aimer, sauf évidemment si on est rigide dans des principes d’argent et de puissance comme les Kirby Seniors.

L’interprétation est à la hauteur du sujet.

Le couple d’amoureux est joué par Jean Arthur et un James Stewart, sympathique et maladroit, qui découvre vraiment la maison de ses rêves chez Alice, lui dont la mère n’est préoccupée que des apparences et le père à faire fortune, en disant que c’est pour son fils !
Les parents Kirby sont joués par Mary Forbes, actrice anglaise, souvent utilisée pour son accent et son air « pincés » à la british,et Edward Arnold.
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Chez Alice, l’histoire est dominée bien sûr par «Grand-Pa », alias Martin Vanderhof, le patriarche dont on aimerait être la petite-fille, à savoir le fabuleux acteur Lionel Barrymore, fils aîné de la célèbre famille d’acteurs : les Barrymore, frère d’Ethel et John et grand-oncle de la charmante Drew Barrymore.

En plus d’être un clan d’acteurs, les Barrymore étaient célèbres pour leurs positions démocrates.

Sa prestation dans ce film de Capra est sympathique et drôle, il a une manière de traiter les envoyés du gouvernement qui lui réclament de l’argent avec une ironie gentille et une fin de non-recevoir parfaite !
(je m’en servirais bien la prochaîne fois que je dois payer mes impôts, après tout moi non plus je n’apprécie pas la manière dont l’état belge – lequel ? – utilise MON argent !)

 

Les parents d’Alice sont interprétés par Spring Byington qui fut l’une des premières « Marmee » du cinéma dans l’une des nombreuses versions de « Little Women ». Le père est joué par Samuel S. Hinds. Les amis de celui-ci, bricoleurs originaux et géniaux, sont joués par Donald Meek (Poppins) et Halliwell Hobbes (DePinta, spécialiste en feux d’artifice).

La sœur cadette d’Alice est jouée par Ann Miller, actrice et danseuse, qui fait ici une savoureuse interprétation à contre-emploi, devant être une danseuse un peu médiocre mais complètement fofolle ; son mari est joué par Dub Taylor, qui sera le père de Michael J. Pollard dans « Bonnie & Clyde ».

Il me faut encore citer bien sûr l’ inénarable Mischa Hauer, acteur russe, choisi pour son accent (alors qu’il n’en avait pratiquement pas dans la vie réelle), qui fait ici une prestation savoureuse en professeur de danse, pas du tout convaincu par le talent de son élève, mais très convaincu par contre par les repas de famille.


«  You can’t take it with you » est l’un de mes films-fétiches (ou cultes, comme « The Party » ou « Ca ira mieux demain »), c’est le « feelgood movie » (film euphorisant) par excellence, par le maître du genre Frank Capra (à ne pas confondre avec le grand reporter, photographe mythique ROBERT CAPA).

Frank Capra pourrait d’ailleurs être considéré comme le créateur toutes catégories du « feelgood movie », car toutes ses réalisations sont des petits bijoux d’histoires sympathiques, gentilles, pleines d’humour et de bons sentiments (ce que les cyniques nomment « de la guimauve » !).

Il domina la scène des années 30 et 40 avec des films comme ce « You can’t take it with you », mais aussi et surtout un autre de mes films cultes « Arsenic & Old Lace ».

Sans oublier « Mr. Deeds goes to town ».

Il fera tourner des légendes du cinéma comme James Stewart, Cary Grant, Myrna Loy, Gary Cooper, Barbara Stanwyck et Jean Arthur qu’il surnommait « son actrice préférée ». tous ces acteurs en étaient alors à leurs débuts cinématographiques.

Frank Capra obtint de multiples récompenses pour ses films, à commencer par des oscars du meilleur réalisateur. Des récompenses amplement méritées car tous ses films sont de vrais petits bijoux de bonne humeur.

 

« You Can’t take it with you » obtint, en plus de l’oscar du meilleur réalisateur, l’oscar du meilleur film ; il était également nominé dans les catégories meilleure actrice dans un rôle secondaire, meilleur scénario adapté d’une pièce, meilleure photographie. Ceci peut faire sourire à une époque où techniques photographiques en couleurs, techniques d’effets spéciaux dominent désormais les productions cinéma, pourtant il y a énormément de choses à découvrir dans ces petits trésors du cinéma. C’est un film dont on ne se lasse pas, une fois qu’on l’a découvert, on n’a qu’une envie : le voir et le revoir.

Quoi de mieux pour commencer une année cinéphile !

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Commentaires
M
Merci Niki, J'ai bien essayé, mais sais-tu combien tu as de films à ton actifs! C'est énorme pour une pauvre blogueuse qui veut faire tourner le moteur!!! ON m'a bien indiqué que ce film était dans 'Le bonheur est dans ma ville' mais arrivé à la page 10 j'ai abandonnée. Je le place dans mes favoris! :D
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