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mon bonheur est dans la ville
26 juillet 2009

ARSENIC & OLD LACE, de Frank Capra

Arsenic_And_Old_Lace_Poster

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Le fringant Mortimer Brewster, auteur d’un livre à grand succès, faisant l’apologie du célibat et statuant sur les mille et une raisons de ne pas se marier, va épouser l’adorable Elaine, fille du pasteur Harper qui vit très près de chez ses deux adorables vieilles tantes qui l’adorent. Et il le leur rend bien d’ailleurs puisqu’elles l’ont élevé en compagnie de son frère Jonathan, qui n’était pas aussi gentil que lui, et son cousin Teddy, qui se prend pour le président Theodore Roosevelt, se précipitant régulièrement dans l’escalier avec un clairon, en hurlant « chaaaaaaaaaaaargez » !

Bien sûr quand on est l’auteur d’un livre prônant le célibat, on n’a pas vraiment envie de se faire repérer par la presse.

Après avoir pu échapper à une horde de journalistes à la mairie, Elaine et lui reviennent dans leur quartier, chacun devant annoncer à sa famille respective qu’ils se sont mariés.

Chez ses tantes, par le plus grand des hasards, Mortimer découvre un cadavre dans le coffre sous la fenêtre ; pour lui, l’enfer vient de s’ouvrir. D’autant plus que tante Abigaïl et tante Martha lui avouent ingénument que ce cadavre de vieux monsieur n’est pas le seul. Elles ont déjà envoyé ad patres plusieurs locataires car il s’agissait toujours de vieux messieurs tout seuls dans la vie et c’est si triste n’est ce pas ? 

1827_arsenicandoldlace2Pendant que Mortimer essaie de garder la tête froide – ce en quoi il a bien du mérite, compte tenu des circonstances – son abominable frère s’est enfui de l’asile où il était enfermé ; il est accompagné d’un chirurgien esthétique totalement alcoolique. Jonathan est un tueur en série vraiment méchant, qui est très vite contrarié et quand il est contrarié, c’est grave ! Il a d’ailleurs un cadavre en sa compagnie, celui d’un certain Spinazo et il cherche un lieu où le cacher.

Jonathan a quelques raisons d’être contrarié aussi ; le docteur Einstein lui a fait la tête de l’acteur interprétant le monstre Frankenstein.

Commence alors pour Mortimer une course entre la fenêtre où apparaît régulièrement Elaine (qui habite en face chez son papa et voudrait bien être auprès de son nouveau mari), entre Jonathan qui a décidé de le torturer et la police qui est venue à la porte par hasard. Le jeune flic est tout content de reconnaître Mortimer car il espère qu’il voudra bien lire le roman policier qu’il a écrit.

i_1827_i_1827_arsenic_et_vieilles_dentelles__3Mortimer est très malheureux, non seulement à cause de ses tantes adorées, meurtrières à qui il voudrait éviter la prison, mais aussi parce qu’il apprend incidemment que dans sa famille, il y a de nombreux cas de folie. Le jeune homme pense qu’il vaudrait mieux divorcer immédiatement pour ne pas infliger cela à ses éventuels enfants, mais comme les choses se présentent, il n’est pas certain qu’il doive longtemps pour divorcer car la jolie Elaine commence à en avoir sérieusement assez du comportement irrationnel de son mari.

Le jeune critique littéraire, lui-même auteur, songe alors à une solution très simple : faire enfermer Terry qui n’est quand même pas très normal, même s’il est gentil, et le faire accompagner d’Abby et Martha ; ainsi les vieux messieurs seront à l’abri de la liqueur à l’arsenic de sa tante et elles-mêmes seront gentiment à l’abri pour leurs vieux jours. Tout ce qu’il faut, c’est arriver à faire signer les papiers par le médecin et le directeur de la clinique qui se demandent s’il ne vaudrait pas mieux enfermer ce neveu qui court dans tous les sens.

Et comment se débarrasser de Jonathan qui devient de plus en plus menaçant ? Même son alcolo de médecin en a peur, c’est dire !

« Arsenic & Old Lace », c’est humour noir et loufoquerie ininterrompue.

C’ est l’un de mes films cultes, l’un de ceux que je regarde quand j’ai un coup de cafard, je n’ai parfois même pas besoin de le regarder : il suffit que j’y pense et je me mets à rire.

Le scénario a été tiré, par les frères Epstein de la comédie de Joseph Kesselring, une pièce qui tint l’affiche pendant plus de trois ans à Broadway.

L’une des caractéristiques amusantes du film est le lieu et le moment où toute cette aventure se situe : les  adorables tantines habitent à deux pas du cimetière de Brooklyn, et nous sommes le jour d’Halloween.

Ces petits détails passent souvent inaperçus et c’est bien normal car toute cette histoire loufoque est tellement drôle que l’on en oublie les détails du décor.

Un autre détail pour cinéphile est Jonathan – dans la pièce, ce personnage était interprété par Boris Karloff, l’acteur qui était le monstre de « Frankenstein » ; le réalisateur et le scénariste ont ajouté ce petit clin d’œil aux spectateurs dans le film.

D’ailleurs côté interprétation, c’est merveilleux.

On ne présente plus Cary Grant évidemment, qui fut l’un des meilleurs acteurs comiques d’Hollywood, d’autant plus drôle que la plupart du temps, il était tiré à quatre épingles et gardait un sérieux imperturbable dans ses répliques.

Ici il semble en faire des tonnes du côté expressions horrifiées et affolées, mais jamais on a l’impression qu’il en fait trop.

Bien sûr, le réalisateur du film étant Frank Capra, il ne pouvait en être autrement – à eux deux, ce réalisateur et son interprète fétiche produiront parmi les meilleurs films du cinéma américain.

Les trois personnages les plus excentriques de la pièce, à savoir les deux tantes et le cousin Teddy, reprirent pour le film les rôles qu’ils interprétaient déjà au théâtre.

Tante Abby est jouée par Josephine Hull et sa sœur Martha par Jean Adair ; le cousin qui se prend pour le président Teddy Roosevelt est interprété par John Alexander.

Ils sont totalement dans le ton, parfaitement ingénus, inconscients des drames qui se trament à cause du cousin Jonathan.

Ce dernier est interprété par Raymond Massey, un acteur qui deviendra plus célèbre ultérieurement à la télévision dans la série « Dr Kildare ».
A ses côtés, il y a Peter Lorre, celui qui fut un magistral « M le Maudit » et que l’on retrouvera souvent aux côtés d’Humphrey Bogart et Sidney Greenstreet.

Ici il est parfaitement inquiétant dans le rôle du chirurgien, surtout lorsqu’il sort ses bistouris.

i_1827_jar_428_267x240_eLe jeune policier qui voudrait devenir romancier est joué par Jack Carson, toujours à l’aise dans des rôles comiques également.

Quant au directeur de l’asile, Mr Witherspoon, il est joué par Edward Everett Horton, un acteur que l’on retrouvera souvent dans les films d’Astaire-Rogers, dans des rôles secondaires, un peu comme faire-valoir. C’était un acteur qui aimait les comédies et prenait plaisir à interpréter des personnages un peu dépassés par les événements. Ici il est servi !

 

 

 

 

 

1827__1827_arsenicandoldlace1C'est la jolie Priscilla Lane qui interprète avec beaucoup d'humour la jeune mariée qui ne comprend plus rien à rien et qui se demande si elle n'aurait pas commis une grosse erreur.

 

Je me laisse toujours emporter par mon enthousiasme lorsque je parle d’ « Arsenic & Old Lace » car c’est réellement l’une des meilleures comédies loufoques, bourrée d’humour noir que je connaisse.

 

 

 

 

Ce que je trouve extraordinaire dans le script (et la pièce) c’est la manière dont toutes les situations les plus absurdes les unes que les autres se suivent et s’imbriquent sans le moindre problème. C’est macabre et totalement hilarant. Elle est l’exemple-type de la « screwball comedy », dont l’interprétation marquera les esprits.
C’est réellement du grand art à la Frank Capra.

Par ailleurs, toute l’histoire se passe pratiquement en vase clos, dans la maison des tantes Brewster ; pour les besoins du film, quelques scènes « en extérieur » furent ajoutées : la mairie, la rue, mais elles n’ajoutent pas d’élément indispensable au film qui est pratiquement du théâtre filmé.

Ce qui n’est pas toujours su, c’est que le sujet de cette pièce de théâtre hilarante qui donna lieu à un film tout aussi hilarant, est en fait tiré d’un fait divers extrêmement sérieux, à savoir l’histoire d’une aristocrate roumaine qui fut une véritable tueuse en série : elle n’empoisonna pas moins de 35 personnes de son entourage à l’arsenic.

C’est sûr que pour les 35 assassinés ce n’est pas vraiment drôle, mais si cette dame a vraiment été la source d’inspiration de la pièce de Joseph Kesselring,  les spectateurs de la pièce et du film eux ont risqué mourir de rire.

Ce que je ne sais pas c’est pourquoi les scénaristes ont jugé nécessaire de modifier le prénom de l’une des deux tantes, transformant tante Dorothy en tante Abigaïl (Abby) ; ce changement n’apporte ni ne modifie rien.

C’est un détail que je n’ai jamais compris.

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