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mon bonheur est dans la ville
25 juillet 2009

ANNIE LEIBOVITZ : LIFE THROUGH A LENS, de Barbara Leibovitz

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Annie Leibovitz était la troisième fille d’une famille de 6 enfants, dont la cadette Barbara Leibovitz vient de lui consacrer ce bel hommage sous forme d’un documentaire, qui prend aussi la forme d’un album de famille. Chez les Leibovitz on voyageait beaucoup, le travail du père, lieutenant-colonel au sein de l’US Air Force, déplaçant régulièrement la famille ; on prenait beaucoup de photos aussi dans la famille Leibovitz, parce que leur mère adorait mettre sa famille sur pellicule afin de ne rien oublier des moments heureux vécus ensemble.

Lorsqu’on demande à Annie Leibovitz quelle est sa vie, elle répond la plupart du temps : c’est une vie vue au travers de l’œil d’un appareil photo (« it’s a life through a lens »), c’est cette expression que Barbara, sa plus jeune sœur, réalisatrice de cinéma, a utilisé pour le titre de cette première réalisation consacrée à Annie.

Lorsque le film commence, un nombre de personnes du monde du spectacle citent son nom comme une litanie. Cela ne dure heureusement pas très longtemps.

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Née aux USA , Anna-Lou Leibovitz en octobre 1949 (happy birthday Annie !) est une photographe américaine qui s’est rendue célèbre par les portraits de célébrité, dans un style très personnel basé sur une collaboration entre le sujet et le photographe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

images5On cite parmi ses œuvres les plus connues : John Lennon  nu, embrassant Yoko Ono habillée. Cette photo fut prise la veille de la mort du chanteur, assassiné devant son immeuble.

 

Le témoignage de Yoko Ono, dans le documentaire, est particulièrement émouvant et bien que je ne l’apprécie que modérément, j’ai eu un grand moment de sympathie pour l’émotion qu’elle témoigne à cet instant.

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On connaît aussi la photo de Demi Moore, enceinte et nue pour « Vanity Fair », et le fameux Christo, totalement enveloppé – comme le fait cet artiste avec ses sujets.

 

 

 

C’est à l’université qu’Annie Leibovitz se découvre un intérêt certain pour des études artistiques et se met à écrire et composer.

Elle va alors s’inscrire au San Francisco Art Institute, où elle entend parler de Cartier-Bresson et naturellement se dirige vers la photographie, qu’elle mettra en application aux Philippines où son père sera envoyé au moment de la guerre du Vietnam.

En 1969, la jeune femme part pour Israel, afin de vivre dans un kibboutz ; elle y prit part à des fouilles archéologiques du temple du Roi Salomon. Après quelques mois, elle revient à San Francisco, USA, afin d’y collaborer avec le tout nouveau magazine « Rolling Stone ». Leurs noms vont être tellement étroitement liés que maintenant encore il est pratiquement impossible de dissocier l’un de l’autre et pourtant Leibovitz ne collabora que pendant 13 ans au magazine « Rolling Stone », mais quelle collaboration. Et comme elle le dit elle-même, quelle émotion de voir pour la première fois l’une de « ses » photos en page de couverture.

La vie d’Annie Leibovitz est étroitement liée au Flower Power, à cette époque de générosité, d’espoir d’une autre vie, meilleure et plus ouverte aux autres.

Elle a suivra la tournée des Rolling Stones pendant leur tournée de 1975. C’est là qu’hélas, confrontée quotidiennement avec l’époque « sex, drugs & rock’n’roll », elle touchera aussi à ces fléaux, dont heureusement l’amour de sa famille l’aidera à se débarrasser.

Après ses treize années auprès du magazine « Rolling Stone », Leibovitz est entrée au service de « Vanity Fair » en 1983.

Grâce au film, on découvre Annie Leibovitz chez elle, dans sa maison à l’extérieur de New York, où elle peut s’occuper de ses enfants adoptifs, de ses photos personnelles, où elle peut aussi, je pense, se ressourcer loin de cette vie artificielle dans laquelle elle est plongée par son métier.

Plutôt que des portraits, Annie Leibovitz préfère photographier son sujet « en une seule entité » (en pied donc), de préférence en mouvement.

Annie Leibovitz avait – à ses débuts - une manière de s’infiltrer dans la vie de ceux qu’elle photographiait, sans que sa présence ne fût insidieuse ou envahissante, elle créait ainsi un lien intime avec ses sujets.

En témoignent avec émotion ou humour, Yoko Ono, les Rolling Stones, Arnold Schwarznegger, Whoopi
Goldberg, Patti Smith et tant d’autres parmi lesquels le créateur de « Rolling Stone » et l’éditrice de « Vanity Fair ».

 

 

untitledBien que je trouve le monde dans lequel son métier la fait évoluer profondément superficiel, j’aime bien cette photo du « photographe photographié », bien dans le ton de l’artiste Andy Warhol.

Le film que lui consacre sa sœur Barbara est une ode à l’œuvre de sa sœur ; je suis allée le voir, un peu parce qu’il n’y avait pas grand’chose qui a me mettre sous la dent au cinéma cette semaine (non pas qu’il n’y ait pas de bons films qui passent, mais je n’ai pas toujours envie de me prendre la tête ou de voir un énième « film français » fût-il une palme d’or cannoise).

Un copain m’ayant dit qu’il verrait le film dans l’après-midi, je me suis dit « pourquoi pas ? », c’est l’occasion de se revoir.

Je partais avec un immense a-priori à propos de Leibovitz, je la sais totalement new-yorkaise avec ce que cela peut avoir de prétentieux, je connaissais ses photos de célébrités, je savais qu’elle avait été la compagne d’une femme que j’admire intellectuellement, mais je n’accrochais guère à elle en tant que « photographe de stars », un monde artificiel, un monde finalement très vide.


Je suis pourtant très heureuse d’avoir vu le film et d’avoir pu dissocier la photographe et l’icône publique de la femme qu’est Annie Leibovitz ; il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis et j’ai la prétention de ne pas être une imbécile intégrale.

Je peux donc sans arrière-pensée changer d’opinion sur cette personnalité hors du commun, bien de notre époque, dont le regard n’a pas que exprimé les vies de stars, mais également les tourments de la maltraitance domestique, de la guerre (Sarajevo).

Bien sûr elle reste un personnage médiatique, une vie sur papier glacé, mais au-delà de l’apparence de cette icône de la photographie, adulée des stars, un peu moins de certains critiques artistiques, j’ai découvert une femme émouvante, sensible, parlant avec passion de son métier, portant au fond d’elle – comme nous tous – des profondes blessures et pleine d’une infinie tendresse pour les siens même si elle est dure et exigeante avec ses collaborateurs.

J’ai été un peu dérangée toutefois par les photos prises lors des derniers moments de son père et de sa compagne, Susan Sontag, photos qui frisent pour moi le voyeurisme, mais je comprends cependant la démarche de l’artiste.


La vie d’Annie Leibovitz est intimement liée à celle de son amie Susan Sontag, écrivaine et essayiste, décédée en 2004. Les deux femmes avaient toujours confirmé une « relation romantique et intellectuelle » bien que ne vivant pas ensemble ; elles possédaient chacune un appartement, situé face à celui de l’autre.

Après la mort de son amie, Annie Leibovitz confirma dans une interview que le journaliste était autorisé à utiliser le terme « amantes » (« lovers » en anglais : « I like « lovers » dira la photographe, « I love Susan »).

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En dehors de ce biopic réalisé par sa sœur Barbara Leibovitz, Annie Leibovitz a remporté de nombreux prix ; la National Portrait Gallery de Washington lui a consacré une exposition en 1991.


Elle a aussi été nommée « photographe de l’année » par l’American Society of  Magazine Photographers. Ce même magazine lui a aussi attribué le prix « Innovation in Photography ».

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