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mon bonheur est dans la ville
24 juillet 2009

LA TRAVERSEE DU TEMPS, de Mamoru Hosoda

18777971_w434_h_q80Titre original = Toki o Kakeru Shòjo

Makoto est en fin d’année de lycée ; pour elle et ses amis se pose désormais le choix des études supérieures, mais surtout de réussir les épreuves nécessaires au passage supérieur.

Makoto n’a pas vraiment envie de penser à toutes ces choses sérieuses, elle préfère jouer au baseball avec ses deux bons copains, Chiaki l’insouciant et Kotuke le sérieux.

Un jour, alors qu’elle est en retard comme d’habitude, elle enfourche son vélo qui n’a pas de freins en bon état – et alors ô surprise, arrivée au passage du train, elle échappe à l’accident par miracle ; elle a fait un bon en arrière de quelques minutes dans le temps.

Elle rend visite à sa tante Kazuko, que l’on surnomme gentiment « Tatie Sorcière » ; celle-ci travaille au musée et restaure un tableau très beau, mais fort étrange.

Elle écoute sa jeune nièce et puis lui confie qu’elle aussi, au même âge, avait ce don qui apparaît généralement à l’adolescence et puis disparaît comme il est venu.

A la découverte de ce don, la jeune fille est évidemment enthousiasmée, elle réalise qu’elle va enfin pouvoir arriver quelques minutes avant le prof, peut-être même influencer ses notes de cours en donnant la bonne réponse qu’elle ignorait au moment du test, peut-être aussi aider les affaires de cœur de ses copines étudiantes, certainement pouvoir manger son dessert préféré avant que sa chipie de petite sœur ne le mange avant elle… bref rien que de bonnes perspectives !

Elle use et abuse de ce don, jusqu’à ce qu’elle découvre qu’un compteur est tatoué sur sa peau et décompte le nombre de sauts dans le temps.

Influencer sur le temps, sur la vie d’autrui, peut aussi avoir des conséquences moins agréables ; Makoto va l’apprendre en cours d’expérience, notamment lorsqu’elle découvre le secret de son ami Chiaki qui lui révèle qu’il est aussi un voyageur du temps, venu pour un tableau merveilleux qu’il doit absolument retrouver ; ses voyages lui sont possibles grâce à un petit objet en forme de noix ; celui-ci a été détruit et il est bloqué dans l’époque de Makoto bien qu’il ne puisse rester auprès d’elle-même après lui avoir avoué qu’il l’aime. Lorsqu’il a disparu, la jeune fille réalise qu’elle aussi nourrit un tendre sentiment pour lui, mais qu’elle doit lui faire retrouver son époque.

Elle décide alors d’utiliser tout ce qui lui reste de sauts afin de tout remettre à sa place exacte, sans en modifier le cours naturel. Ce sera vraiment une course contre le temps surtout afin d’éviter la disparition physique de Chiaki.

A la base de ce sympathique film d’animation japonais, il y a l’un des premiers romans de Yasutaka Tsutsui, surnommé le guru japonais de la « métafiction ». Ce roman a déjà fait l’objet de multiples adaptations en manga notamment.

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Le film ne suit pas le roman à la lettre mais s’en inspire plutôt puisque l’action se situe 20 ans plus tard ; dans le roman, l’héroïne est en réalité Kazuko, celle qu’ici on surnomme « Tatie Sorcière ».

Se promener dans le temps est un grand fantasme, tant de la part des écrivains que des cinéastes ; la conclusion en est à chaque fois la même : on ne peut guère influer le cours du temps au risque de changer à tout jamais la vie de ceux que l’on rencontre en chemin même si la tentation est grande.

En général je ne suis pas très fan d’animation japonaise, mais j’avoue avoir été attendrie par les mésaventures de la charmante Makoto et ses deux meilleurs amis.

Les dessins bien sûr sont à la japonaise, c'est-à-dire la bouche qui se déforme de manière très moche quand on rit, on pleure, on se fâche. Mais en dehors de cela, les dessins sont jolis, même si minimalistes à la japonaise. Quant à l’histoire, bien que légèrement compliquée à suivre, je l’ai trouvée charmante et sympathique.

C’est en tous les cas une jolie fable dans la direction du moment qui lorsqu’il est passé ne revient pas, qu’il faut donc en profiter pleinement. On pense un peu au film « Groundhog day » (« Un Jour sans fin ») avec Bill Murray.

On trouve évidemment les habituels clichés sur les tenues vestimentaires des étudiants japonais ; les décors sont comme je l’ai dit assez minimalistes, les nuages ne bougent pas, l’eau miroite très peu, et pourtant une certaine magie opère.

Peut-être due à la musique qui est très jolie, inspirée notamment par les « concerts brandbourgeois » de Bach.

230px_The_Little_Girl_Who_Conquered_Time__282006_Anime_29Ce film n’a pas obtenu un énorme succès au moment de sa sortie dans les salles ; cependant plusieurs récompenses l’ont couronné tant au Japon qu’en Europe. Une petite découverte qui fut une plaisante surprise.

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