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mon bonheur est dans la ville
22 juillet 2009

DIE, MONSTER, DIE de Daniel Haller

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DIE, MONSTER, DIE, de Daniel Haller

D’après une nouvelle de H.P. Lovecraft intitulée « The Colour out of space » (« La Couleur tombée du ciel »)

Lovecraft_1924

Titre français : Le Messager du Diable

Un train arrive à Arkham, Angleterre ; un jeune homme en descend, immédiatement repéré comme « américain » par le chauffeur de taxi, en raison de ses vêtements !

Lorsque le jeune homme en question indique le lieu où il souhaite se rendre, à savoir « Witley Manor », le taximan lui rend sa valise et s’en va en lui disant de se débrouiller, personne ne le conduira là-bas.

Et en effet, dans le village tout le monde lui tourne le dos, le vendeur de bicyclettes ne veut même pas lui en vendre une ! De mauvaise humeur, le jeune homme décide de se rendre à pied au manoir. En cours de chemin il croise une terre brûlée, dévastée et un immense cratère.

Quant au manoir, impossible en principe d’y pénétrer : toutes les portes sont cadenassées. Il y entre cependant ; lorsqu’il entre dans le hall, il est très mal reçu par un homme en chaise roulante, le maître des lieux qui lui ordonne d’immédiatement repartir.

C’est alors que le jeune Stephen Reinhart explique qu’il a reçu une lettre de Mrs. Witley, l’invitant au domaine ; une jeune fille apparaît, se jetant dans les bras de Stephen ; il s’agit de Susan, la fille de Witley. Il n’empêche Witley continue à ordonner à Stephen de partir jusqu’à ce que son épouse lui dise qu’elle veut parler au jeune homme, seule à seul. Elle lui indique alors que des choses épouvantables se passent au domaine et qu’il faut absolument que Stephen éloigne Susan de ce lieu maudit. Elle lui parle de sa femme de chambre, Helga, qui a disparu sans laisser de trace.

Lui ne demande pas mieux, bien sûr, mais la jolie Susan se refuse à quitter sa mère en très mauvaise santé ; celle-ci d’ailleurs ne souhaite même plus s’alimenter. Et lorsque son époux tente de lui faire entendre raison, elle le maudit pour avoir fait d’elle un monstre.

Stephen part au village afin d’y rencontrer un médecin et lui demander de l’aide, mais ce dernier refuse catégoriquement. Il fait mettre le jeune homme à la porte ; sa gouvernante explique qu’il est devenu alcoolique après avoir été au manoir pour soigner le père de l’actuel Witley, un vieillard devenu fou.

Le jeune scientifique est particulièrement intrigué par l’atmosphère pesante et glauque de la maison ; il accepte de passer la nuit au manoir et en suivant une ombre la nuit, il constate que Witley père enterre quelqu’un derrière la serre. Une serre étrange, où les plantes et les légumes ont pris des proportions énormes. Une serre qui est en principe proscrite, comme le lui explique Witley le lendemain.

Pendant la nuit, une ombre voilée rôde dans la propriété, effrayant Susan ; le père continue à rôder, son valet a disparu (c’est lui qu’on a enterré). Une lueur étrange émane de la cave, que Stephen identifie comme une lueur radioactive émanant probablement d’une météorite qui brûla tout aux environs.

Face aux explications du jeune homme, Mr. Witley lui raconte l’histoire de sa famille, le fait que cette pierre est un don des dieux ( !!!!!!!!!) pour améliorer la vie de la famille. Lorsqu’il comprend son erreur, lui aussi conseille à Stephen d’emmener Susan loin de là, mais c’est plus vite dit que fait !

On peut compter sur Hollywood pour modifier une histoire !

Tout d’abord le titre = en Angleterre, le film se serait intitulé « Monster of Terror » mais on avait aussi songé au titre « The House at the End of the world » - seulement voilà, tout ça n’était pas aussi interpelant que « Die, Monster, die », cela l’a donc emporté aux U.S.A.

Ensuite, les personnages : le paysan, Nahum Witley a été modifié en aristocrate dans un manoir maudit !

L’extra terrestre du roman est devenu un météorite radioactif. Quant à la situation des événements : elle passe d’Arkham- Massachussets à Arkham Angleterre.

L’histoire, dans la nouvelle, est racontée à la première personne par un observateur, venu de Boston afin d’étudier la création d’un réservoir, qui fera qu’une région sera noyée et il découvre, ce faisant, une région dévastée. Un vieil ermite lui conte alors les horribles événements qui s’y produisirent.

L’ingénieur est donc devenu un jeune scientifique, invité à retrouver son amour d’université, fille du manoir.

Bref de l’histoire originale il ne reste plus grand-chose, qu’un film hautement amusant que je pensais d’abord issu des studios Hammer, mais qui était une production American  International Pictures.

Avec dans le rôle principal, du maître de Witley le fabuleux Boris Karloff dont la prestation que je préfère reste encore et toujours « The Mummy ».

Ici, une fois de plus, dans le rôle du père antipathique de la jeune Susan, avec son air sombre, il est parfait. Il n’a guère besoin de se transformer en monstre pour être inquiétant. Rien que son regard m’a flanqué une frousse du diable (non je n’ai pas regardé sous le lit avant d’aller dormir, mais presque !).

Le jeune homme chevaleresque Stephen Reinhart, venu au secours de la demoiselle sans défense est interprété par Nick Adams, dont la carrière malheureusement fut très brève ; sa mort reste à ce jour un mystère. Malgré son talent (reconnu de tous) sa manière de vivre à 100 à l’heure (littéralement, il adorait les bolides) fit que les studios le boudèrent.

J’ai eu, ici, quelques difficultés à avoir une idée réelle de son paraît-il immense talent, il est vrai qu’on ne lui a pas demandé autre chose que de courir dans tous les sens à la poursuite d’ombres menaçantes et ensuite prendre la demoiselle en détresse dans ses bras.

La jolie Susan Witley est jouée par Suzan Farmer (une des ex-épouses de Ian McShane) ; cette actrice, dont c’était ici l’un des premiers grands rôles, a ensuite beaucoup tourné pour la télévision. Elle non plus ne m’a pas réellement impressionnée par son talent.

L’un des rôles secondaires, assez court, est l’une des meilleures prestations du film (avec Karloff, évidemment) ; il s’agit de l’acteur anglais Patrick Magee interprétant le docteur du village, devenu alcoolique. Pourquoi ? bête question ! (je n’ai pas de réponse). On se demande d’ailleurs réellement ce que ce personnage vient faire dans l’histoire ; cela a tout de même dû être frustrant pour un excellent acteur de jouer un rôle aussi idiot, même brièvement … (enfin, tout le monde a des factures à payer.)

L’actrice  Freda Jackson, plutôt comédienne de théâtre, interprète Letitia Witley, la mère de Susan, touchée par la « malédiction », bref en pleine mutation due à la météorite.

Comme elle est toujours voilée tout au long du film, difficile d’en avoir peur, sauf vers la fin où elle attaque tout le monde et alors la scène devient parfaitement gore.

Un autre comédien britannique célèbre au Royaume Uni, Terence de Marney, interprète Merwyn, le valet de chambre du seigneur du manoir. Un valet de chambre qui n’est pas très en forme d’ailleurs et qui ne va pas tenir le coup longtemps dans le film.

Le metteur en scène Daniel Haller fut longtemps l’assistant de Roger Corman et franchement cela se remarque dans ce film, qui semble être réalisé par Corman en personne, surtout au niveau des décors et des couleurs.

Boris_KarloffL’ambiance qui règne au manoir fait beaucoup plus songer à une histoire sortie d’un roman gothique au lieu d’un roman de science-fiction.

Ce n’est pas que cela ait réellement fait peur, mais ce n’était quand même pas non plus sorti de la bibliothèque rose comme ambiance. (Quoique la bibliothèque rose, ça fait peur aussi parfois avec tous ces gens sirupeusement gentils !)

Quant au titre français « Le Messager du Diable », ce n’est pas le jeune scientifique bien entendu !

Lorsque le film put, enfin, être distribué en France, il fut interdit au moins de 12 ans – c’est qu’on voit que les temps changent, car les moins de douze ans ont vu pire depuis !

169307Bref un nanar d’horreur, sympathique et parfois rigolo.

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