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mon bonheur est dans la ville
19 juillet 2009

THE HOUSE AT RIVERTON, de Kate Morton

21ncDHyXKiL__SL500_AA160_En juin 1914, la jeune Grace Bradley a 14 ans et entre en service dans la demeure du domaine de Riverton afin d’y aider la femme de chambre Nancy. Avant elle, sa mère fut aussi au service de Lord et Lady Ashbury, et plus particulièrement de leur belle-fille Penelope, l’épouse du plus jeune fils, Frederick, le père de Hannah et Emmeline.

Le secret de Riverton est celui de Grace, car lorsqu’après la première guerre mondiale, le jeune poète Robbie Hunter se suicide devant les sœurs Hartford, rien ne sera plus jamais pareil. Les sœurs ne se retrouveront plus jamais après que l’affaire soit étouffée, Hannah mourra en mettant au monde la petite Florence que l’on enverra aux Etats-Unis chez une lointaine cousine.

Que s’est-il passé ce soir-là pour que le jeune homme se suicide, lui qui aimait tant Hannah ?

Hannah c’est l’esprit libre de la famille, la jeune femme indépendante dont le rêve était de devenir archéologue. Au lieu de cela, elle se mariera avec le fils d’un homme d’affaires croyant trouver dans le mariage la liberté tant espérée.

En 1999, Grace a 98 ans ; elle a été contactée par une jeune cinéaste américaine, en fait la petite-fille de Florence et veut faire une docu-fiction sur Riverton, sur ce qui s’est passé lors de l’été 1924 ; Grace a accepté d’évoquer ses souvenirs, elle sait exactement ce qui s’est passé en ce jour d’été, mais a-t-elle encore la force d’affronter cela ?

Lorsque le couvercle de sa boîte aux souvenirs se sera soulevé, plus rien ne pourra les arrêter.

 

Parallèlement à l’histoire de Riverton, on suit – étalée sur plus de quatre-vingt ans – l’histoire de Grace, le secret de son origine, de son amour pour Alfred, lui aussi employé à Riverton, parti à la guerre et revenu meurtri à jamais.

A ses côtés Ruth sa fille, qui lui en veut d’avoir divorcé de son père et surtout Matthew, son petit-fils qu’elle adore.

Grace quittera Riverton après la mort d’Hannah et, parce qu’elle est une femme volontaire, décide de faire des études. Elle a tellement de volonté qu’elle deviendra une archéologue connue.


Grace est aussi un intéressant portrait de femme, mais pas autant qu’Hannah et la soif de vivre qui l’anime.

Une chose est certaine, « The House at Riverton » est très joliment écrit, dans un anglais soigné, très littéraire, presque un plaisir de lecture « académique » mais qui m’a tout de même laissé un sentiment de manque d’originalité.

The House ar Riverton” est un livre plaisant à lire, mais passablement hybride, qui m’a donné l’impression d’avoir déjà lu son contenu ailleurs.

J’y ai trouvé une inspiration des romans gothiques du début du siècle, des traces de « Gosford Park », le film d’Altman, un peu du « Go-between » de Hartley, un peu du « Third Tale » de Diane Setterfield, un peu de Scott Fitzgerald et son « Gatsby le magnifique », et surtout « Atonement » d’Ian McEwan.

D’ailleurs, dans ses remerciements en fin de livre, la romancière Kate Morton dit avoir voulu rendre hommage à tous les genres littéraires qu’elle aime.

Ce n’est pas exactement un livre incontournable quoique je ne regrette nullement l’avoir lu, mais je m’attendais à quelque chose de plus « puissant » dirais-je, vu la publicité faite autour de la sortie du livre par les critiques anglo-saxons.

J’ai l’impression que la formation de professeur de littérature de l’auteure, sa passion pour la littérature, a laissé de nombreuses traces dans sa mémoire et lui ont donné l’envie d’écrire son propre roman.

Je peux comprendre cela, lorsqu’on aime l’écriture et la littérature, mais ça ne fait pas nécessairement le « grand roman » annoncé.

Cela me rappelle d’ailleurs une interview récente de Bernard Werber où il met l’accent sur le fait que plus personne n’écrit vraiment de romans originaux, plus personne ne se prend à rêver et veut se voir éditer, donc évite de prendre des risques.

 

 

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 « The House at Riverton » m’a fait l’impression d’un puzzle dont toutes les pièces seraient composées de livres lus, sans pour cela parler de plagiat.

C’est un roman du 21ème siècle, comprenant des ingrédients de romans de fin du 19ème / début 20ème siècles, et des années 20/30. Cela surprend un peu pendant la lecture, puis on s’y habitue. C’est une histoire sur les silences, les non-dits, les secrets de famille, les amours perdues et retrouvées, les domestiques priés de se taire, de « se tenir à leur place », sur les conventions sociales et politiques, sur les changements sociaux, les mariages de convention, sur les souvenirs des deux guerres mondiales avec l’accent plus particulièrement mis sur la première où tant de jeunes gens moururent et où ceux qui revinrent furent blessés à jamais.

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Commentaires
N
bienvenue chez moi :D<br /> <br /> merci pour ce commentaire qui enrichit ma chronique en la complétant
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R
Les brumes de Riverton<br /> <br /> J'ai apprécié votre note sur ce roman, modérée, élogieuse, juste ce qu'il faut. Elle dit bien le plaisir de lire cette peinture de l'aristocratie anglaise du début du XXème, un peu à la manière de la madeleine de Proust. Le charme agit sur les lecteurs épris des grands romans anglais classiques.<br /> <br /> Vous rappelez également l'impression un peu pénible de se trouver face à une oeuvre plaisante, mais fabriquée à partir d'un assemblage de clichés. Il s'agit, certes d'un hommage respectueux mais sans génie. Le personnage d'Hannah est un peu faible, dillettante, égoïste, sans véritable volonté. Seule la fin lui confère une dimension véritablement tragique.<br /> <br /> En conclusion, les critiques dithyrambiques la desservent, parce qu'on attend trop de son travail, qui est un travail d'artisan honnête et appliqué.
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