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mon bonheur est dans la ville
18 juillet 2009

MORTAL CAUSES, de Ian Rankin

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6ème enquête de l'inspecteur John Rebus

Titre français = Causes mortelles

 

C’est l’été à Edimbourg et qui dit « été » dit « festival ». Plusieurs manifestations culturelles et artistiques sont au programme, faisant des « Edinburgh Festivals » l’un des plus grands festivals culturels au monde.

Pour la police, c’est l’enfer : pickpockets, maisons cambriolées, tapages nocturnes, rues abîmées et crasseuses suite aux beuveries nocturnes.

Pour les touristes, c’est la joie de la fête, mais parfois aussi le cauchemar lorsqu’on leur vole tout !

 

L’inspecteur John Rebus attend que « ça » se passe et que la vie puisse reprendre son cours normal de plaintes de voisinage, bagarres dans les pubs, crimes et meurtres en tout genre.

A Edimbourg on est toujours à deux pas d’un lieu d’agrément, ou d’un lieu proche de l’enfer.

La preuve : quelque part dans les caves médiévales d’un immeuble touristique en réfection, un jeune homme a été torturé et tué d’un « six-pack » - ou plutôt un « seven-pack » si on compte le coup de grâce.

Un « six-pack » est une manière particulièrement atroce de tuer ; on loge une balle dans chaque coude, chaque genou et chaque cheville et on laisse saigner le blessé à mort.

Ici, en plus, on l’a achevé d’une balle dans le crâne.

Pas de chance pour Rebus qui espérait passer un week end paisible avec le docteur Patience Aitken avec qui il vient de se réconcilier. Et de patience, elle n’a que le prénom, car l’ambiance dans le couple n’est pas toujours sereine.
John Rebus est donc mis sur l’affaire du corps découvert dans la cave médiévale, sans aucune identification. Sur le bras du mort, un tatouage « fait maison » : SaS.
Initiales dont jusqu’à présent personne ne perce le mystère, car elles n’ont rien en commun avec la SAS (services secrets britanniques dont fit partie John Rebus avant d’entrer dans la police).

 

C’est l’analyse du sang qui va révéler que le jeune Billy est en fait le fils de « Big Ger » Cafferty, un truand, que Rebus a récemment mis derrière les barreaux. Lorsqu’il se doit d’annoncer la nouvelle au père en prison, celui-ci lui fait comprendre qu’il va surveiller l’inspecteur et qu’il veut des résultats. Celui qui a tué son fils ne s’en tirera pas.

De cela John Rebus n’a aucune raison de douter, d’autant plus que très vite il réalise qu’il est suivi. Et très vite, les menaces vont suivre également. Cafferty exige des résultats … lui et toute la hiérarchie de Rebus !

Comme un problème n’arrive jamais seul, on le transfère momentanément dans la cellule de crise à Glasgow enquêtant sur la lutte des nationalistes écossais, leur connexions avec les nationalistes protestants d’Irlande du nord, et la venue probable d’un des pontes du mouvement nationaliste aux USA.

Ses états de service à Belfast durant l’occupation britannique lui valent cette « promotion », dont il se passerait aisément car on ne l’accueille pas exactement à bras ouverts à Glasgow. Il fait donc la navette entre Glasgow et Edimbourg, où une jeune journaliste particulièrement acharnée à obtenir un scoop mène sa propre enquête.

Les  rares indices mènent Rebus et ses collègues Holmes et Clarke vers un club de jeunes, dont le responsable est un jeune homme d’obédience catholique, mais notre inspecteur comprend très vite qu’il a trouvé là un lieu de rassemblement de jeunes extrémistes protestants.

John Rebus commence à avoir sa petite idée sur la tête du gang, mais encore faut-il être capable de prouver ses théories.

Des menaces arrivent à la police d’Edimbourg, signalant que des attentats vont être commis au sein du festival.

Désormais, cette affaire devient une course contre la montre et la mort, car vu le nombre de touristes présents, n’importe quel attentat tournera au massacre des innocents.

D’autant plus que deux autres morts, dans des conditions particulièrement atroces, se sont produites, l’une des deux victimes étant un policier.

Or si un policier a été tué, cela signifie qu’il y a quelqu’un de corrompu au sein de l’équipe.

Et comme si tout cela ne suffisait pas, John Rebus est harcelé par la procureure qui le trouve très à son goût ; le légiste de cette enquête prévient notre inspecteur : qu’il se méfie, il risque des ennuis avec elle. Comme si Rebus ne l’avait pas déjà compris !

Cerise sur le gateau : Cafferty s'est échappé de prison. Et allez donc !

Cela ne m’était jamais arrivé auparavant mais voilà un Ian Rankin qui ne m’a que modérément plu.

J’ai eu des difficultés à accrocher à cette sixième aventure, dont l’intrigue compliquée entre les factions dissidentes des luttes Protestants vs. Catholiques, en Ecosse, avec ses ramifications aux USA et bien évidemment en Ulster n’était pas évidente à suivre.

Par ailleurs, j’ai trouvé particulièrement fastifieuse l’utilisation d’initiales uniquement pour définir les partis concernés ; si on ne les connaît pas, on ne s’y retrouve pas vraiment entre UDA, UVF, UDR, RUC, etc.

 

Pour qui ne connaît pas à fond la cause protestante, la ligue « orange » d’Ecosse, d’Irlande, en lutte contre les « verts & blancs », et leur haine respective de l’autre, il n’est pas facile d’entrer dans ce roman et de s’y retrouver entre tous ces fanatiques.

A part cela, John Rebus est pareil à lui-même, c'est-à-dire « craquant », toujours aussi tendance « cavalier seul » dans ses enquêtes, aimant son malt écossais, sa Patience de médecin.

Son côté « bel indifférent » plaît aux femmes en général, ce qui lui pose quelques problèmes ; tout le monde vous le dira : faites semblant d’ignorer une femme et elle vous court après – bon ! ce cliché est généralement véhiculé par les gros machos et est aussi éculé que celui de la place des femmes est aux fourneaux, mais je me demande si Ian Rankin n’est pas un peu misogyne, comme son personnage de Rebus qui lui l’est carrément.

Typique exemple de roman policier procédural, l’intrigue va devenir véritablement passionnante au fur et à mesure que Rebus se rapproche de la vérité, mais le rythme ne démarre que vers les trois-quarts du roman, ce qui le rend un peu long à lire.

Ce bémol dans la série ne va néanmoins pas m’empêcher de poursuivre la lecture des enquêtes de John Rebus, d’autant plus que comme toujours, la face sombre d’Edimbourg est particulièrement passionnante.

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