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mon bonheur est dans la ville
17 juillet 2009

LE SABBIE D'AMON, de Valerio Manfredi

tornaImmagine1Après le massacre des Thébains, au son des flûtes et des cymbales, Alexandre a retrouvé les armes d’Achille et se prépare à attaquer l’armée de Darius, roi des Rois de Perse.

Alexandre est un habile stratège, mais face à lui il y a Memnon, le général grec s’étant rallié aux Perses avec ses armées, stratège tout aussi astucieux. Entre les deux hommes s’est engagée une partie de bras de fer, une lutte sans merci dont le jeune roi de Macédoine sortira vainqueur mais au prix de combats mortels où bien d’hommes perdront la vie.

Millet, Ephèse, Halicarnasse se sont soumises, certaines sans lutter, d’autres dans des bains de sang. Au mécontentement de ses amis généraux qui le suivent aveuglément depuis la Grèce, Alexandre n’accepte pas le pillage systématique des villes conquises, souhaitant ainsi prouver sa grandeur d’âme aux habitants (le sacrifice de la Thèbe grecque pèse très lourd dans les mémoires).

Tout le monde n’est cependant pas dupe de cette magnanimité ; le philosophe Aristote, par exemple, sait que son ancien élève se sent invincible, fils de Zeus, qu’il ne s’arrêtera pas de sitôt dans sa soif de conquête, soi-disant pour la Grèce. Parmenion, l’ancien général en chef de son père ne l’approuve pas souvent, mais le suit avec cependant bien des réserves. Ce qui ne devait être qu’une expédition punitive devient un rêve mégalomaniaque.

Pour Alexandre, l’Orient, l’Egypte sont le berceau de toute civilisation, il en est fasciné au plus haut point et aucun obstacle ne doit se mettre entre lui et son rêve de grandeur au nom de la Grèce.

Le caractère capricieux du jeune roi, ses sautes d’humeur et crises de rage à la moindre contrariété, se font de plus en plus remarquer, notamment lorsqu’on évoque devant lui les qualités de guerrier de son père, Philippe II de Macédoine. Il est évident que le fils ne supporte plus la moindre comparaison avec son père. Adulé de la troupe, adoré des femmes, comédien-né, Alexandre se sent vraiment "appelé", surtout lorsque le grand-prêtre du temple d’Amon le nomme "fils d’Amon". Dans le delta du Nil, il décide aussi de faire construire l’Alexandrie-du-Nil, une ville promise à un grand destin et qui subsistera longtemps après son fondateur.

"Le Sabbie d’Amon" deuxième volet de la biographie romancée de la vie d’Alexandre par Valerio Manfredi brosse un portrait vivant d’une époque violente. Grâce à l’auteur, Alexandre n’est plus cette icône encensée par les historiens, mais un homme jeune assoiffé de pouvoir absolu. L’ombre de sa famille est encore là, mais s’estompe peu à peu, mis à part le lien qui l’unit à sa petite soeur Cléopâtre.

L’Antiquité est un temps où les mythes régnaient en maître dans les esprits, comment ce garçon à la fois beau, charmant, vindicatif ou magnanime, coléreux, dont les victoires se succèdent pour un temps, pouvait-il ne pas se croire issu d’un dieu ?

Contrairement au "Figlio del sogno " où l’accent était mis sur la jeunesse d’Alexandre et ses relations familiales, " Le Sabbie d’Amon" relate batailles et stratégies militaires - un peu trop pour l’antimilitariste que je suis - mais l’auteur propose un portrait passionnant tout au long du roman, dont la documentation a été particulièrement soignée par ce romancier historien et archéologue.

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