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mon bonheur est dans la ville
13 juillet 2009

JOSEPHINE TEY

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Elizabeth Mackintoch, auteur célèbre de pièces de théâtre, utilisa le pseudonyme de Josephine Tey pour ses romans policiers et celui de Gordon Daviot pour d’autres romans. Elle naquit à Inverness, en Ecosse, tout à la fin du 19ème siècle. Détestant presse et photographes, Josephine Tey refusa toute interview durant sa vie, ce qui ne facilita pas la tâche aux biographes. C’est l’une des raisons pour laquelle ses livres sont soigneusement étudiés car il semblerait que la plupart de ses romans comportent beaucoup de références autobiographiques ; ce fut d’ailleurs, pendant un certain temps, un passe-temps qui amusa journalistes et lecteurs de ses polars.

Selon ses amis, Josephine Tey était une jeune femme fort drôle, gaie et active, peu soucieuse de hautes études mais appréciant l’activité physique. Lorsqu’elle n’était encore que "BessieMcK" pour ses copines d’école, elle adorait se rendre au gymnase et s’entraîner à de formidables acrobaties aux barres parallèles. De 1915 à 1918, elle fut étudiante au Anstey Training College où l’on enseignait des rudiments de médecine, la chiropractie, l’éducation physique et la danse aux jeunes femmes de cette époque. Diplômée, elle enseigna l’éducation physique à son tour dans différents collèges anglais et ce jusqu’au décès de sa mère qui l’obligea à retourner à Inverness prendre soin de son père invalide.

C’est dans son roman publié en 1946, intitulé "Miss Pym disposes", que Tey s’amusa à décrire sa vie d’étudiante et d’enseignante.

Josephine Tey s’était mise très tôt à l’écriture qu’elle considérait comme le passe-temps le plus plaisant qui soit. Vers la fin des années 20, elle publia des nouvelles et des poèmes dans plusieurs journaux britanniques et le célèbre English Review ; son tout premier roman parut en 1929 sous le pseudonyme de Gordon Daviot, il fut écrit en deux semaines à l’occasion d’un concours organisé par les éditions Methuen. Elle utilisera ce pseudonyme de Daviot jusqu’en 1937, année où elle adopta définitivement celui de Josephine Tey pour ses romans policiers.

La pièce de théâtre "Richard de Bordeaux", mise en scène et interprétée par Sir John Gielgud, fut le premier et le plus grand succès théâtral de Josephine Tey ; le succès fut immense à travers tout le pays et aida Gielgud à établir sa réputation d’acteur. L’auteur et l’acteur devinrent de grands amis pour la vie, c’est grâce à ce dernier que l’on connait quelques détails de la vie de Tey. Elle écrivit d’autres pièces mais aucune n’aura le succès retentissant de "Richard ....". Pourtant l’écrivaine préférait avant tout l’écriture théâtrale ; pour elle, les romans policiers n’étaient qu’une tâche quotidienne comme le tricot ou la cuisine, ceci expliquant peut-être que ce soient les six derniers romans policiers qui sont les meilleurs parmi les ouvrages de Josephine Tey.

Les sentiments de l’auteur vis-à-vis du monde théâtral et des comédiens étaient toutefois assez paradoxaux ; elle les décrit de manière très peu favorable dans ses romans. Dans le fameux "Miss Pym disposes", elle dresse un portrait peu amène d’une gloire nationale anglaise, le comédien vieillissant Edward Adrian et elle se moque ouvertement de Shakespeare et de sa pièce Richard III, la décrivant comme une pièce ridicule et une propagande politique du plus mauvais goût, Shakespeare ayant diabolisé Richard III, le transformant littéralement en monstre. A la suite de quoi, elle décida d’écrire "The Daughter of Time"pour river son clou au barde, grâce à l’enquête menée par l’inspecteur Grant, où elle développe la thèse que Richard III fut la victime des historiens des Tudors. Inutile de dire que sa thèse provoqua un tollé général mais elle fit passer un message essentiel à ses yeux, à savoir que la vérité est malléable selon l’époque.

L’un des thèmes résurgeant chez Josephine Tey est l’indépendance des femmes et leur énergie à éviter le mariage ; l’auteur s’exprimant au travers de l’un de ses personnages affirme que "les gens ayant de la volonté, de la personnalité et du succès n’ont nul besoin de s’accomplir à travers une autre personne et le mariage ; ils se suffisent à eux-mêmes !".

L’auteur aimait la campagne et la vie sportive pratiquant l’équitation, la pêche et beaucoup de ses romans font référence à la nature et ses plaisirs. Lorsqu’elle décéda en février 52 à la suite d’une maladie grave, elle légua son domaine, sa fortune et tous les droits d’auteur ultérieurs au National Trust (association ayant pour but la préservation de la campagne anglaise).

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