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mon bonheur est dans la ville
13 juillet 2009

LA FAMILLE BRONTE

250px_Bront_C3_ABLorsqu’on évoque les Brontë, on pense surtout à Charlotte et Emily, dont les oeuvres ainsi que l’existence ont fait l’objet de multiples adaptations cinématographiques et télévisées, toutefois la famille Brontë tout entière a eu une vie qui est un réel roman en soi.

Patrick Brontë, le père, issu d’une famille paysanne fort pauvre, était un autodidacte tellement doué qu’il entra au fameux St-John College de Cambridge et fut ordonné prêtre de l’église anglicane. En 1812, il rencontra la douce Maria Branwell née dans la mystique Cornouialles anglaise. Le coup de foudre fut immédiat et réciproque ; de 1814 à 1820, Maria mit au monde les six enfants du couple : Maria, Elizabeth, Branwell, Charlotte, Emily et Anne.

En 1820, les Brontë s’installèrent au presbytère de Haworth dans les Moors du Yorkshire (landes anglaises) ; l’endroit est sublime et l’ambiance romanesque et celtique à souhait, propre à enflammer les esprits des 6 jeunes enfants, tous doués d’une personnalité passionnée et d’une imagination créatrice débridée et débordante.

Leur mère meurt un an après l’installation au presbytère et son époux qui l’adorait ne s’en consolera jamais. Il vécut dès lors dans une sorte de dépression chronique qui fit de la petite maison un endroit un peu lugubre, ambiance renforcée par le cimetière se trouvant sous les fenêtres du presbytère et qui, les soirs de mauvais temps avec des arbres dénudés de feuillage, était propre à développer l’imagination déjà fertile des enfants. Ceux-ci, afin de ne pas déranger leur père perdu dans ses pensées et dans ses travaux de pasteur, et n’ayant pas d’autres distractions, ni jouets que leurs lectures et leur créativité, ils commencèrent à imaginer un monde fantasmagorique, à transfigurer leur environnement, à inventer personnages et événements magiques ou mythiques ;

175px_Emilybronte_retoucheCe bonheur dans l’écriture romanesque, cette fièvre créatrice, grandiront avec eux et mèneront plus tard à ces réels chefs-d’oeuvre que sont Wurthering Heights, Jane Eyre et The Tenant of Widfell Hall. A cette époque l’écriture, l’aquarelle, la musique font partie de l’éducation des jeunes filles et chez les enfants Brontë, ces talents sont multiples et dépassent ce qui est usuel dans ce domaine ; tous les petits Brontë rassemblés autour de la table du salon imaginent des royaumes et des personnages qu’ils décrivent dans les "Small Books", petits carnets personnels illustrés à l’aquarelle. Les jolis carnets contiennent de nombreux croquis faits par Branwell et Emily, les plus doués pour le dessin, et donnent un excellent aperçu du décor et de la vie au presbytère au 19ème siècle.

Anne_Bronte

Bien qu’austère, le pasteur Brontë aimait beaucoup ses enfants et il encouragea ses filles surdouées à écrire, lire, courir la lande ou rêver. Pour le pasteur, le rêve était à la base de toute créativité et création. Ayant bien cerné et compris l’intelligence de ses enfants, il envoya les deux aînées à Cowan Hall, une nouvelle école pour filles de pasteurs, afin de parfaire leur éducation. Charlotte et Emily suivraient peu après, mais Maria, l’aînée (12 ans) y meurt d’épuisement, malnutrition et tuberculose suite à une année de mauvais traitements. Le père Brontë, horrifié, retira ses filles de l’institution et Charlotte en gardera pour toujours l’horreur des institutions victoriennes soi-disant charitables. Elle en nourrira une immense colère et décrira ces sentiments dans le récit que fait "Jane Eyre" (son alter ego littéraire) de Lowood et de son amie Helen Burns (largement inspirée de sa soeur Maria).

BranwellBranwell Brontë, le fils et frère que tous considèrent comme un génie et qui possédait d’ailleurs de réels et brillants talents littéraires, partit à Londres dans le but d’étudier l’art, avec le désir de devenir peintre. Il se perdit l’alcool, le laudanum et l’errance, ayant perdu son argent, amoureux d’une femme mariée dont l’époux se jura de "briser" le jeune homme. Beaucoup de personnalités célèbres ont posé pour Branwell, mais souvent le jeune dilettante ne terminait pas les portraits qu’on lui commandait. Les seuls portraits finis sont ceux - magnifiques - de sa soeur Emily.

Charlotte et Emily travaillèrent comme gouvernantes dans des écoles privées ou des familles riches, subissant les habituelles humiliations réservées aux demoiselles dans ce type d’’mploi. Charlotte partit à Bruxelles mais dut revenir rapidement, l’épouse jalouse du directeur l’ayant renvoyée ; lui-même ne répondit d’ailleurs jamais aux sentiments passionés que lui portait la jeune femme.

180px_Charlotte_Bront_C3_ABEn 1846, sous les pseudonymes d’Acton (Anne), Ellis (Emily) et Currer (Charlotte) Bell, les 3 soeurs publièrent leurs premiers romans à compte d’auteurs. Les dures conditions de vie et la tuberculose, liées aux tourments intérieurs, épuisèrent ces natures excessivement sensibles et Charlotte demeura seule avec son père. Elle épousera le vicaire du pasteur Brontë, malgré l’avis opposé de ce dernier. Le mariage avec Arthur Bell Nichols fut heureux mais très bref : l’année suivante, Charlotte, enceinte, mourut d’un refroidissement contracté lors d’une promenade dans cette lande qu’elle adorait.

Le père, le pasteur Patrick Brontë, après la mort de sa dernière fille, collabora avec Elizabeth Gaskell à l'écriture d'une biographie de Charlotte et publia, en 1857,  à titre postume son premier roman "The Professor". Le mari de Charlotte,  Arthur Bell Nicholls, et vicaire du pasteur Brontë, demeura dans la maison familiale jusqu'à la mort de Patrick en 1861; il retourna alors en Irlande.

Le pasteur Brontë fut l'instigateur  de la construction d'une église du dimanche à Haworth, qui ouvrit ses portes en 1832; cet homme foncièrement bon demeura actif pour des causes locales, jusqu'à un âge avancé. Il organisa une action afin de procurer un approvisionnement en eau potable pour le village, qui sera installé en 1856.

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