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mon bonheur est dans la ville
10 juillet 2009

THE RED SHOES, de Powell & Pressburger

redLes “Archers” ont encore mis en plein dans le mille ! Toujours dans le cycle qui leur est consacré dans le cadre de l’Ecran Total, voici une autre de leurs créations, aussi kitsch mais nettement plus émouvante que « Black Narcissus ».

Inspiré par le très joli, mais très triste, conte d’Andersen (ne le sont-ils d’ailleurs pas tous ? Pensons à la « Petite Sirène » ou « la Petite fille aux allumettes » !), l’histoire des « Chaussons Rouges » reproduit non seulement le superbe ballet du chorégraphe Robert Helpmann, ballet très bien introduit dans l’histoire, mais le conte inspire le scénariste Pressburger pour raconter la vie courte et intense de la charmante danseuse Vicky Page et du jeune et talentueux compositeur amoureux d’elle.

Lorsque sa danseuse étoile décide de se marie, Boris Lermontov, directeur de ballets, enrage. Pour lui seule compte la danse, et la danse seule. Une danseuse ne peut pas, ne doit pas avoir d’autre amour. C’est pourquoi il décide de donner sa chance à la jeune Victoria, dont il a pressenti le talent et qui semble partager ses sentiments pour la danse.

Il donne aussi sa chance à un jeune compositeur, Brian Craster, qui a été lâchement plagié par son professeur de musique. Lermontov charge Brian de réécrire « The Red Shoes », un ballet inspiré d’un conte d’Andersen et qu’il rêve de produire pour Vicky.

Les deux débutants doivent donc faire face non seulement à tous les personnages importants de la troupe : premier danseur, chorégraphe, chef d’orchestre, créateur des costumes et décors, mais ils devront aussi affronter ensemble pour la première fois un public très choisi. Le petite danseuse aux chaussons rouges, enchantés par un cordonnier-magicien meurt gracieusement, après avoir dansé toute la nuit. C’est le triomphe, et pour le compositeur, et pour la nouvelle danseuse étoile.

Seulement, il y a un rouage qui bloque  dans la mécanique, le musicien et la danseuse vont tomber amoureux l’un de l’autre, la danse, la musique les rapprochent, mais Lermontov va se venger méchamment en renvoyant le compositeur. Il ne peut empêcher sa danseuse de le suivre et de l’épouser, ce qui décuple sa rage et sa rancune sera tenace.

Un an plus tard, il va manipuler la douce jeune femme, en lui faisant miroiter tout ce qu’elle a perdu en se mariant ; Vicky n’a jamais renoncé à la danse, simplement elle ne se produit plus en public, aussi se laisse-t-elle tenter par le discours du directeur.

Prise entre deux feux, celui de son amour pour son mari et celui de la danse, la jeune femme va se perdre comme la petite danseuse aux chaussons rouges.

La célèbre danseuse Moira Shearer – qui est morte cette année à l’âge de 80 ans - débute dans ce film et crève littéralement l’écran. Sa superbe chevelure rousse flamboie lorsqu’elle danse légère comme un oiseau qui s’envole. Shearer ne tourna que peu de films préférant poursuivre sa carrière de ballerine.

L’histoire malheureuse de Vicky repose tant sur ses épaules que sur celles du comédien Anton Walbrook dans le rôle du directeur-impressario, manipulateur, rancunier, à la limite méphistophélique. D’ailleurs les éclairages de Jack Cardiff, une fois encore, sont absolument parfaits, ils cadrent à merveille avec l’intensité dramatique du caractère de Lermontov, un homme qui a une passion maladive pour le ballet.

Le rôle du jeune compositeur amoureux est interprété par Marius Goring, un jeune acteur anglais qui fit partie de l’Old Vic à Londres. En juin 40, Goring décida de lutter pour son pays ; la BBC l’engagea comme chef de productions, ce qui poussa le jeune homme à utiliser un pseudonyme, son patronyme étant malheureusement tristement célèbre à cette époque !
Dans « The Red Shoes » il est un peu fade et son jeu quelque peu outrancieux, face à Walbrook.

Dans le rôle de la danseuse-étoile qui quitte le ballet au début de l’histoire, on reconnaît la grande dame du monde de la danse internationale Ludmilla Tcherina. Après avoir tourné dans plusieurs films et consacré une grande partie de sa vie à la danse, Tcherina se retira petit à petit du monde du ballet pour se consacrer à la peinture et à la sculpture.

Dans le film le ballet « The Red Shoes », conçu par le chorégraphe Robert Helpmann, avec Powell et Pressburger, est proposé dans son entièreté dans de superbes décors, à la limite de l’onirique, incorporant un numéro dansé sans que cela ne nuise en rien au reste de l’intrigue, ni ne la transforme en comédie musicale. Tant les décors, les costumes que la chorégraphie sont d’une grande modernité et tout cela en 1948 !

Vu le succès du film avec son ballet incorporé, il fut demandé à Gene Kelly d’incorporer un ballet dans la finale d’un « Americain à Paris ».

A découvrir tant par les fans de cinéma que par les amateurs de ballet.

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