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mon bonheur est dans la ville
8 juillet 2009

ELFRIEDE JELINEK

img_auteur_346Dixième femme lauréate du Prix Nobel de Littérature – en 2004 – la romancière, poète et dramaturge Elfriede Jelinek naquit en 1946 dans une station de montagne en Styrie, mais grandit à Vienne.

Elle est principalement considérée comme une auteure féministe, compte tenu des thèmes abordés dans ses romans ; toutefois, l’auteure décrit la situation de subordination des femmes dans son œuvre comme un reflet typique des conditions de pouvoir, contrôle et manipulation dans la société de classes où nous vivons.

A partir de 1960, Elfriede Jelinek étudie la piano et l’orgue au célèbre conservatoire de musique ; après avoir obtenu son diplôme universitaire, elle étudia les arts théâtraux et l’histoire de l’art pendant quelques mois à l’université, mais une dépression lui fit quitter ses études.

Dès 1967, la jeune femme se consacre totalement à l’écriture, son premier ouvrage fut un recueil de poèmes. Ses premières œuvres sont nettement inspirées par le dadaïsme et l’expressionisme, ainsi que d’un groupe s’appelant le « Groupe de Vienne » créé par l’écrivain H.C. Artmann. Quelques années plus tard elle épousa Gottfried Hüngsberg qui fut un collaborateur du réalisateur R.M. Fassbinder.

De 1974 à 1991, Elfriede Jelinek fut membre du parti communiste autrichien, sans adhérer cependant aux doctrines esthétiques du réalisme socialiste.

Ainsi que le fit le Britannique Anthony Burgess avec « Clockwork Orange », Jelinek choisit pour son premier roman le néant intégral des vies de jeunes criminels, dans lequel les jeunes protagonistes agressent un avocat, non pour de l’argent pour mais le principe.

Les personnages féminins, dans les romans d’Elfriede Jelinek, sont généralement des victimes alors que les personnages masculins sont des brutes agressives, foncièrement méchantes.

Son roman « Der Klaviespielerin » paru en 1983, poursuit les thèmes de sexe, sadisme et autoritarisme dans l’Autriche contemporaine ; le roman est partiellement autobiographique et met en scène les relations de haine et amour entre une mère et sa fille. Ce roman a fait l’objet d’une version cinématographique par Michael Haneke, avec Isabelle Huppert dans le rôle principal ; le film a obtenu trois prix au festival de Cannes 2001.

Les oeuvres théâtrales d’Elfriede Jelinek poursuivent la tradition établie par Bertold Brecht, à savoir : l’anti-théâtre, c'est-à-dire le rejet de la distance entre acteurs et public. « Je refuse le théâtre » aurait-elle déclaré au cours d’un interview.

Sa pièce la plus célèbre «Ein Sportstück » associe les sports aux mouvements de masse, guerre et mort.

Elle a également écrit le livret d’un opéra basé sur le film de David Lynch « Lost Highway ».

Deux autres de ses ouvrages théâtraux traitent de la guerre en Irak.

L’un des dramaturges préférés d’Elfriede Jelinek est Georges Feydeau dont elle a traduit les comédies en allemand.

Le Prix Nobel de Littérature 2004 n’est pas la seule récompense importante qu’a reçu Elfriede Jelinek ; elle a également obtenu le Prix Heinrich Böll en 1986, pour sa contribution à la littérature allemande, ainsi que le Prix Büchner qui est la plus haute récompense littéraire en Allemagne, ainsi que le Prix Lessing. Jelinek a traduit des œuvres de Goethe et Botho Strauss.

La décision de l'académie suédoise de lui octroyer le Nobel de Littérature en 2004 a été une véritable surprise et fut même l'objet d'une controverse au sein du jury. Knud Ahnlund a d'ailleurs démissionné  de sa fonction d'académicien en protestation  à ce choix qu'il juge indigne de la réputation du prix.

En 2006, elle  fait partie des artistes et intellectuels soutenant Peter Handke face à la censure dont il fait l'objet à la Comédie-française suite à sa participation aux obsèques de Slobodan Milosevic.

Elfriede Jelinek a la réputation justifiée de ne pas cacher ses opinions, ni mâcher ses mots et elle s'est aussi violemment opposée aux idées et à la personnalité de l'ancien leader d'extrême-droite Jorg Haider.

La romancière a également déménagé, quittant la demeure ancestrale, estimant que l'adresse était trop connue.

Se disant "allergique à la vie mondaine et aux événements sociaux", Elfriede Jelinek choisit de ne pas se rendre à la cérémonie de remise du Prix Nobel; son discours destiné à la cérémonie "Im Abseits" a été traduit en anglais sous le titre "Sidelined".

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