LES OISEAUX DE RHIANNON, de Viviane Moore

Au cours de l’hiver 1145 en pays d’Oc une horde de pillards, menée par le Roi Rouge, massacre, viole, saccage tout sur son passage.
Dans un village, ils ont égorgé les enfants de la jeune châtelaine sous ses yeux et ensuite l’ont violée et laissée pour morte. La malheureuse a sombré dans la folie puis après avoir semblé s’être remise, un jour elle planta un couteau dans son époux et disparut à jamais ... A jamais ? Voire ...

Sept années plus tard, certains membres de la bande du Rouge sont retrouvés morts avec une couronne de pervenches sur leur cadavre - bleu pervenche, peut-être, mais fleur, symbole de mort sûrement.

La mignonne Arzhel, soeur de Galeran de Lesneven, et son amie Alamanda, toutes deux au service de Gormonde de Minerve, découvrent l’un de ces cadavres et dès cet instant la curiosité d’Arzhel l’emporte sur la prudence.
Elle veut connaître l’auteur de ce crime et est intriguée par une cicatrice dans la main du cadavre. Tout cela n’est guère du goût de son hardi chevalier de frère, enquêtant dans la région.

A la cour de Minerve l’ambiance est tendue, déplaisante, à cause de la trop belle Gormonde qui aimerait séduire tous les hommes et surtout son beau-fils Pierre, marié à Dame Cécile, une jeune femme d’un abord triste et sévère.

Deux autres crimes atroces vont suivre et cette fois sur des jeunes gens, quasiment encore des enfants, en service au chateau. Pour le chevalier, la tâche est rude car il veut découvrir les assassins, mais il doit aussi protéger sa jeune soeur trop curieuse. De plus, sa mission semble liée à ces crimes.

Par ailleurs, il se sent très attiré par la mystérieuse Loba, une "trobairitz" (troubadour au féminin) qui se produit à la cour de Minerve et aux environs, accompagnée par son loup. Pour Galeran elle ressemble à Rhiannon, cette princesse qui ne veut se laisser rattraper que par l’homme qu’elle aura elle-même choisi.

Et serait-il possible que comme pour les "oiseaux de Rhiannon" qu’on ne voit jamais, il y ait trois assassins ?

En se basant sur l’une des très belles légendes des Mabinogion, ces merveilleux livres des bardes celtes, Viviane Moore nous offre une fois de plus un récit policier historique court mais rempli d’intrigues, de haine, d’amour, de sang.

Le prologue, magnifiquement écrit, des "Oiseaux de Rhiannon" est particulièrement plein de violence et de fureur, et assez dur à encaisser, mais il doit être lu pour comprendre la suite du roman.
Cette écrivaine française (comme son nom ne l’indique pas) excelle dans les récits policiers historiques et particulièrement sur cette époque sanglante du Moyen-âge.

Je recommande vivement les aventures du Chevalier de Lesneven, dont ce roman constitue la 8ème enquête. Je ne partage pas totalement son opinion sur les Cathares, présents dans cette histoire, mais cela n’empêche pas le roman d’être palpitant à souhait.