OMERO, ILIADE, d'Alessandro Baricco
Dans le cadre d’une lecture théâtrale, l’auteur de « Soie » et « Novecento » (entre autres) a eu envie de présenter « L’Iliade » d’Homère mais il s’est rapidement rendu compte que c’était une tâche bien trop lourde qui risquait d’endormir son public.
En se basant sur la traduction de Maria Grazia Ciani, professeur à l’université de Padoue, traductrice de « L’Iliade » et « L’Odysée », il a retravaillé son projet, en conservant vingt et un personnages du texte d’Homère, en supprimant tous les passages concernant les dieux et leurs disputes.
Ainsi les vingt et un protagonistes (Hector, Andromaque, Priam, Achille, Chryséis, Enée, Patrocle, etc.) apportent leur version du drame dont les chants ont résonné au cours des siècles, et probablement résonneront pendant encore de longues années car ce mythe fondateur n’arrête pas d’inspirer les écrivains.
Le dernier chapitre est consacré au chant de l’aède Demodocos, un personnage du Chant VIII de « L’Odysée » ; là devant le roi Alcinoos, père de Nausicaa, il conte les dernières heures de la Guerre, parmi les invités un homme pleure, qui finalement avoue être Ulysse, celui à cause de qui Troie fut détruite, la chute de Troie ne figurant pas dans « L’Iliade » puisque ce livre se termine par la mort d’Hector, préfigurant la destruction de la cité
Pas facile de parler de ce livre.
Au niveau de la langue italienne, de l’écriture, je l’ai trouvé splendide. Il a aussi le mérite d’être bref. Et je dirais « heureusement » car au niveau du contenu, il m’a ennuyée ; il est vrai que depuis cet été, j’ai lu d’autres adaptations du mythe de la Guerre de Troie (« Elena, amore mio », « Helen of Troy », « Song of Troy », qui suivirent « The Firebrand » lu en 2004). En conséquence, tout cela devient un peu « réchauffé ».
Ce qui m’a le plus intéressée, en définitive, dans « Omero, Iliade » est l’introduction d’Alessandro Baricco, expliquant les raisons de ce roman.
Au moins ai-je eu le plaisir de lire un texte superbement écrit, dans une langue que j’adore. Et finalement, il serait peut être temps que je me décide à lire la version du poète Homère en personne, ces fameux derniers jours d'une guerre qui durait depuis dix ans, sous le faux prétexte de l'enlèvement d'une femme dont la beauté était à nulle autre pareille...
Pas tout de suite en tout cas.