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mon bonheur est dans la ville
1 juillet 2009

HELEN OF TROY, de Margaret George

Celle par qui le malheur arriva !0330418912

Une version-ci de la guerre de Troie contée du point de vue d’Hélène, depuis  son enfance recluse dans le palais de Tyndare à Sparte. Car être la plus belle femme du monde fut pour Hélène et sa famille une véritable malédiction.

La prédiction ayant annoncé  que par elle, à cause de sa beauté,  beaucoup de Grecs mourraient,  elle suscitait une curiosité malsaine dans les rues de Sparte, au point que sa famille préféra l’enfermer.

Elle vit donc entourée de sa sœur Clytemnestre et de ses deux frères, les inséparables Castor et Pollux ; elle apprend la tapisserie en compagne de sa mère, qui refuse qu’elle se regarde dans un miroir. Chacun semble réellement prendre à cœur que l’enfant n’ait aucune conscience de sa beauté, tout comme du secret de sa conception d’ailleurs. Hélène est-elle fille de Tyndare comme sa sœur, ou serait-elle la vie de Zeus, ayant pris la forme d’un cygne pour séduire sa mère ?

Arrivent alors les frères de la maison d’Atrée, Agamemnon, aussi avide d’or que de pouvoir et Menelas, plus paisible que son belliqueux aîné.

Sa sœur ayant été choisie par Agamemnon, la jeune Hélène attend d’être à son tour en âge d’être mariée, son époux devenant automatiquement le nouveau roi de Sparte. Fait rare dans le bassin méditerranéen, la fille du roi transmet le  trône à son époux ; comme  Agamemnon par son droit d’aînesse est roi de Mycènes, il est logique que ce soit le mari d’Hélène qui devienne roi de Sparte.

Lorsque tous les petits rois de Grèce arrivent pour prétendre à la main de la jeune fille, Tyndare les force à un serment connaissant le caractère belliqueux de tous les personnages. Ils devront jurer de respecter le choix de sa fille et accepter de venir au secours de son époux au cas où il aurait besoind e leur aide.

Le choix d’Hélène se porte sur Ménélas et commence alors la vie de la plus belle femme du monde en tant que reine de Sparte, recevant régulièrement en son palais son beau-frère et sa sœur bien aimée.

Il devient de plus en plus évident qu’Agamemnon est un seigneur de guerre frustré de n’en avoir aucune à se mettre sous la dent ; il convoite depuis longtemps les richesses de Troie dont on parle dans tout le bassin méditerranéen. Troie est située en un point stratégique sur le Bosphore (l’Hellespont de l’Antiquité) ;  elle taxe les commerçants qui passent avec leur bateau, arraisonnant parfois les cargaisons. Tout cela irrite les Grecs au plus haut point.

Lorsque Paris et Enée venus en émissaires afin de ramener leur tante Hésione à Troie, le sort en est jeté !

Hélène bien qu’aimée  par Menelas, a plus de sentiments fraternels pour son mari qu’une vraie passion, cette passion même que Paris – de 10 ans plus jeune – va susciter.  Elle décide de partir pour Troie avec lui, abandonnant mari et Hermione, sa fille.

Il n’en faut guère plus pour qu’ Agamemnon ait son prétexte de guerre.

Dire qu’Hélène soit accueillie à bras ouverts à Troie serait très exagéré, cela ne s’arrangera guère dès que la guerre sera déclarée.

Le reste de l’histoire est connu :  une beauté légendaire qui suscitera l’une des pires tragédies de l’antiquité,  Troie sera rasée, ses habitants massacrés.

Voici donc une  version supplémentaire de cette histoire d’une passion amoureuse aussi célèbre que celle de Tristan et Iseult ou Romeo et Juliette, ou Lancelot et Guenièvre.

Tout comme le célèbre roi Arthur est probablement la somme de plusieurs petits « rois »  britonniques, la guerre de Troie est probablement la somme d’un événement certain de l’Antiquité. Illium était célèbre et enviée par les Grecs pour sa position stratégique au bord de la mer. De tous temps d’ailleurs, Grecs et Turcs se sont fait la guerre.

L’auteur tente de rendre la reine de Sparte sympathique, d’en faire la victime de sa passion amoureuse et des événements et non la responsable, ce qu’aussi bien Grecs que Troyens lui reprochent. Alors que le seul motif de cette guerre fut l’appât de richesses.

C’est étrange cette constante humaine de chercher de vains prétextes à leurs guerres.

Je n’ai cependant pas été totalement convaincue par ce ton un peu geignard qu’adopte Hélène, narratrice de sa propre histoire, qui en appelle sans cesse aux dieux et à leurs malédictions sur les malheureux humains qu’ils manipulent.

Mais j’avais très envie de lire une version supplémentaire de ce thème particulièrement exploité par les écrivains et les cinéastes.

Après avoir apprécié récemment celle de Luciano de Crescenzo « Elena, Elena, amore moi »,  contée d’après le point de vue d’un jeune prince, parti à la recherche de son père, perdu dans Troie et sans oublier la version de Marion Zimmer Bradley « The Firebrand », où c’est par la voix de Cassandre que l’histoire nous est contée.

Margaret George tente tout au long des pages de son roman de rendre son héroïne sympathique ; elle met l’accent sur son enfance recluse, mais ne respecte pas la légende qui comprend son enlèvement par Thésée.  Elle ôte délibérément le côté egoïste de la jeune femme, mettant l’accent sur son amour qui surpassera la mort. Finalement, ce sont les pages consacrées à la guerre elle-même qui rendent le roman passionnant, car là la documentation est bien faite et le style dynamique.

En dehors de cela, ce nouvel opus sur la Belle Hélène est finalement assez banal, la version de Zimmer Bradley possédant, selon moi,  plus de  feu et de passion.

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